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Les maliens se prononcent sur l’an I d’Ibk : «S’il ne peut pas, IBK doit démissionner»

Affirmer que les Maliens sont déçus par la gestion de IBK est un euphémisme. Au-delà de la déception, c’est un sentiment de regret et d’inquiétude qui règne partout.

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La preuve nous a été donnée à travers un reportage réalisé dans les rues de Bamako.

 

Ils sont enseignants, étudiants, ouvriers et chauffeurs à s’exprimer sur le bilan du chef de l’Etat.

 

 

 

 

Faraban Diawara, étudiant

« IBK nous a trahis… »

La première année de la gouvernance du président IBK a été catastrophique. IBK nous a trahis, car le slogan qu’il avait au moment de la campagne est très différent de ce qu’il fait aujourd’hui. Je suis conscient qu’il est venu à une période de crise, mais il était estimé d’être l’homme de la situation. Cependant, il n’est pas trop tard. Qu’il se ressaisisse pour voir comment les problèmes du nord et la situation des étudiants peuvent être améliorés durant le reste de son mandat.

 

 

 

Moussa Diakité, soudeur

« Je regrette beaucoup…»

Cette première année est une grande déception. On avait placé beaucoup d’espoirs dans cette élection. IBK n’a apporté aucun changement. Au contraire, la situation s’est empirée. Personnellement, j’ai voté pour lui afin qu’il résolve le problème du nord. Mais aujourd’hui, l’administration, qui était présente à Kidal avant l’arrivée d’IBK, a été chassée de presque tout le nord. Et puis je suis déçu de la façon dont il gère le pays au profit de son clan. Il ne fait rien pour améliorer le sort des pauvres qui ont, en nombre, voté pour lui. En ce qui me concerne, je regrette beaucoup d’avoir contribué à son élection.

 

 

Issa Traoré, commerçant

« Je n’ai vu aucun changement… »

Je n’ai vu aucun changement parce que c’est la famille qui est mise en avant. IBK n’a rien fait pour soulager la population au cours de sa première année au pouvoir. Tout le monde a crié IBK, les gens ont voté massivement pour lui, mais personne n’a eu satisfaction. Pour sa première année, les choses vont de mal en pis. Il y a des choses qui se passent actuellement qui sont pires que ce qu’on refusait auparavant. Ceux qui ont tué, amputé et torturé des innocents, sont en train d’être libérés. Donc il n’y a plus de justice dans le pays. Ce sont les victimes qui sont les perdants.

 

Etienne m. Sanogo, enseignant :

« IBK est un nostalgique du pouvoir »

Lors de l’élection de IBK, tous les maliens ont cru qu’il allait boire du petit lait, du miel. Malheureusement, on s’est rendu compte que IBK et son gouvernement ne sont que des nostalgiques du pouvoir. Des gens qui dans le temps avaient vécu dans le prestige, les privilèges. Ils pensent qu’ils peuvent continuer ainsi sans prendre en compte la situation actuelle du pays. Mais si le président pense réellement aux souffrances du peuple, il n’allait pas gérer les fonds du pays comme une ressource patrimoniale. Nous constatons qu’en réalité IBK a trahi tous les démocrates.

 

 

Je suis déçu mais pas surpris. Je l’ai connu au sein de l’Adema. Il avait su s’y prendre avec les différents mouvements, mais regardez le bilan économique de son passage à la primature, ç’a été un échec total. La majorité des maliens qui avaient placé leur confiance à IBK croyaient que c’est un homme d’Etat. Ils se rendent compte que c’est un homme de clan qui se donne tous les privilèges, tout le luxe ainsi qu’à sa famille. Alors que le peuple crie sa famine, sa pauvreté. On ne sait plus où donner la tête.

Abdou Diarra, Etudiant

« Où est son programme éducatif ?»

Jusque-là, les mêmes problèmes persistent. Sur le plan éducatif, les examens n’ont pas été à la hauteur des attentes. Et le système éducatif qu’il avait promis n’a pas été mis en œuvre. Pour ce qui concerne les denrées alimentaires, les prix sont toujours à la hausse. On a augmenté le prix de l’électricité. Je croyais que son arrivée à la tête de la magistrature suprême serait un bonheur pour les maliens, mais tel n’a pas été le cas.

 

 

 

Moussa B. Ascofare, Enseignant

« Il faut lui donner du temps »

Ça ne fait qu’une année, il y’a encore du chemin, il peut faire beaucoup de chose. Je crois que il a hérité d’un Etat réellement détérioré donc il faut encore lui donner du temps. C’est sûr qu’il arrivera à la hauteur de toutes ses promesses. Mais en une année, ce n’est pas facile de recoller les morceaux d’un pays déchiré en mille morceaux. Il faut en être sûr. Il faut beaucoup de patience, de compréhension et savoir éveillé l’esprit patriotique, pour que les choses puissent aller pour le bonheur des Maliens.

 

 

 

Amadou Cisse, Taximan :

« IBK, c’est zéro… »

En réalité, je suis du nord. Quand la crise du nord a éclaté tout le monde s’est mis à accuser ATT. On a tous cru que c’est IBK la solution. En réalité, il est nul dans la gestion du pouvoir. IBK, c’est zéro. ATT savait au moins négocier avec les rebelles. IBK qui claironnait qu’il n’allait pas négocier avec des groupes armés le fait. Pis, il négocie moins bien que ATT. En plus, il a choisi Mara comme Premier Ministre. Ce Mara ne connait rien de l’Etat. Le régime de ATT valait dix milles fois mieux que l’actuel. Au temps d’ATT, le coût de la vie était supportable. Aujourd’hui, c’est difficile pour tout le monde. Personne n’est satisfait. On ne comprend rien du pouvoir de IBK. Il est temps qu’IBK change sa façon de diriger. S’il ne peut pas, alors qu’il démissionne.

 Ali Ba, Informaticien :

« Rien ne marche dans ce pays »

Je pense que le Mali traverse une période difficile, le pays va vers l’abime. Pour cette première année, la situation est mauvaise. Je conseille au président d’écouter le peuple car rien ne marche dans ce pays. Tout est en abandon. Les aspirations du peuple ne sont pas prises en compte ; seul compte l’intérêt de la famille proche du président. Je demande au président de savoir raison gardée. Qu’il est temps de dire stop à la gabegie, d’amorcer le vrai changement, sinon le réveil sera brutal.

 

 

 

Ousmane Diakité, Enseignant :

« C’est un bilan catastrophique»

Rien ne bouge. L’espérance qui a porté IBK au pouvoir s’est transformée en amertume pour la plupart des citoyens. En une année, le rêve a viré au cauchemar. Eu une année c’est la déception. Au lieu d’avancer, on constate un recul dans tous les domaines. C’est un bilan catastrophique et désastreux. Si on continue comme ça, je me demande comment le mandat ira à son terme.

 

 

Boubacar Sidibé, promoteur d’école

« A tous les niveaux, c’est négatif »

Mes impressions sont négatives. A tous les niveaux, c’est négatif. On a l’impression que même la transition valait mieux que maintenant. Tous les pans de la société sont en panne. On sent l’absence de programme dans la gestion quotidienne du pouvoir, un manque de rigueur dans la conduite des affaires de l’Etat.

 

 

Ibrahim Togola, décorateur :

« Le Mali d’abord est devenu IBK d’abord »

Pour son premier quinquennat, je n’ai pas vu d’évolution, ni de progrès dans la gestion des affaires de l’Etat. Le désespoir commence à prendre de l’ampleur au sein de la population. Vraiment les gens sont mécontents aujourd’hui. Au début, j’étais parmi les personnes qui sollicitaient IBK, mais actuellement sur 100 personnes de mon entourage, je ne connais pas un seul qui juge sa première année de positive. Je ne pense pas non plus que cela soit son souhait. Tout le monde a ses qualités et ses défauts. Donc, il ne faut pas que le président se cache derrière ses prédécesseurs pour justifier la situation du pays. C’est quelqu’un qui a un goût prononcé pour le luxe et vu la réalité des choses, il doit mettre de côté ses propres désirs et s’atteler à résoudre les questions prioritaires du pays. Son vrai problème a été de faire le contraire de son slogan « Le Mali d’abord » est devenu « IBK d’abord ».

 

 

Zoumana sidibé, étudiant

«On a fait le mauvais choix»

La première année d’Ibrahim Boubacar Keita nous a beaucoup déçus. On a voté pour lui afin qu’il puisse régler la crise du nord. Mais visiblement, les choses s’aggravent de jour en jour. Depuis qu’il est au pouvoir, tout se passe à l’envers. Dans le secteur de l’éducation, ça ne va pas. Par exemple, lors des examens du baccalauréat de cette année, les élèves sont restés dans la salle jusqu’à 20 heures. Dans le domaine de la santé, il n’y a eu aucun progrès. Il avait promis des emplois pour les jeunes diplômés, mais malheureusement il s’est avéré que le président n’a pas de projet pour les jeunes. Je dis qu’on a fait le mauvais choix. IBK ne fait que réunir ses proches à ses côtés pour gérer le Mali.

 

Adama Sanogo, Vendeur

« Ce sont ses propres désirs qui priment… »

Vraiment je suis déçu. La gouvernance d’IKB ne fait pas l’affaire des citoyens. Le Mali est un pays pauvre. Et la crise a beaucoup joué sur notre économie. Un bon président doit penser d’abord à sa population. C’est vrai qu’on ne peut pas tout gérer à la fois, mais si le président, lors de son ascension, ne parvient pas à réduire les difficultés du pays, il ne faut pas non plus que les choses empirent. Parce que depuis son arrivée, ce sont ses propres désirs qui priment sur ceux de la population. C’est cela ses errements.

 

 

Astan Traoré, étudiante :

« La situation du nord est pire qu’avant»

Depuis son élection jusqu’à maintenant rien n’a changé. Nous, les jeunes, nous l’avons soutenu pour que les conditions de l’enseignement puissent s’améliorer, mais c’est la déception. Les prix des aliments de première nécessité ont augmenté. La situation du nord est pire qu’avant son arrivée. Je ne vois aucune action pour le moment qu’il a posé pour le bonheur des maliens. Il a juste pensé à sa famille et à lui-même. J’espère qu’il n’a pas oublié pourquoi le peuple lui a choisi parmi tous les candidats.

 

Fatoumata Diawara, Couturière :

« Il ne nous reste plus qu’à prier pour le pays »

Je pensais vraiment qu’IBK était l’homme qu’il fallait pour que beaucoup de choses puissent changer dans ce pays, mais la manière dont les choses se passent ne me plait guère. Les raisons pour lesquelles j’ai voté pour lui et ce qui se passe aujourd’hui sont diamétralement opposés. Nos marchés ont chuté. Le pays va mal. Et il ne nous reste plus qu’à prier pour le pays.

Propos recueillis par  Mémé Sanogo , Mohamed Sylla , Amadou Kouyaté

SOURCE: L’Aube
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