Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien a annoncé samedi disposer de preuves de l’utilisation par l’Etat islamique de gaz chloré comme arme chimique contre les combattants peshmergas.
L’analyse d’échantillons de sol et de vêtements après une attaque à la voiture piégée commise en janvier par l’EI dans le nord de l’Irak fait apparaître “des niveaux de chlore laissant penser que le gaz a été utilisé sous la forme d’une arme”, indique un communiqué du Conseil de sécurité de la région.
Le chlore, qui fut employé lors de la Première guerre mondiale, est un gaz suffocant interdit dans les conflits armés par la Convention sur les armes chimiques de 1997.
Les informations des autorités kurdes n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
“Nous n’avons reçu aucune demande de la part de l’Irak pour enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques en Irak”, a déclaré Peter Sawczak, porte-parole de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Une mission d’enquête de l’OIAC avait établi l’an passé que le chlore avait employé de “manière systématique” dans la guerre civile en Syrie.
Le communiqué ajoute que les analyses ont été menées par un laboratoire agréé par l’Union européenne après que des échantillons de sol et de vêtements ont été transmis par le gouvernement régional kurde à “une nation partenaire” de la coalition sous commandement américain.
Une voiture piégée avait explosé le 23 janvier sur la route reliant Mossoul à la frontière syrienne où les peshmergas mettaient en place des positions défensives.
La voiture avait sauté avant d’atteindre sa cible ayant été touchée par un tir de roquette, ne faisant pas de victime parmi les combattants kurdes.
Une source au sein des services de sécurité kurdes a précisé qu’un dizaine de combattants kurdes avaient été pris de nausées, de vomissements, de vertiges et de fatigues.
(Isabel Coles; Pierre Sérisier pour le service français)