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Les humeurs de Facoh : Chronique d’un decrescendo en politique

La France fut présente en Afrique noire du congrès de Berlin de 1885 à ce jour et tous les régimes politiques qui s’y succédèrent, surent garder avec des hauts et des bas cette domination dans ses anciennes colonies.

La droite française, celle du Général De Gaulle et tous les conservateurs nostalgiques de la coloniale, ne lésinèrent point sur les moyens militaires, économiques et financiers pour faire aboutir la paix française en ses anciennes colonies. Cela passa par beaucoup de coups d’Etat, de larmes et de sang, mais selon les propres termes du Général lui-même, « les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

La droite française, encline à faire main basse sur les richesses minières et naturelles des anciennes colonies qu’elles enfermèrent dans divers contrats, louvoya pendant longtemps avant de se faire découvrir sous la figure de deux présidents : Nicolas Sarkozy (2012-2017) et Emmanuel Macron, l’actuel président.

Le Général De Gaulle, avec sa hauteur habituelle dans les relations internationales, imposa son style de domination jusqu’en 1969 en créant de par l’Afrique francophone, son propre réseau de coopération et d’assistance en ex AOF et AEF et dont les pôles centraux furent représentés à l’époque par le Gabon et la Côte d’Ivoire.

Qu’il s’agisse de l’Afrique occidentale ou du centre et même des îles de l’Océan Indien, la présence française nécessita l’emploi de la force et de beaucoup de moyens militaires et financiers comme ce fut le cas de 2011 en Côte-d’Ivoire lors de l’élection présidentielle de cette année en vue de faire remplacer Laurent Gbagbo par Allassane Ouattara.

La présidence socialiste de François Mitterrand (1981-1994) changea peu les données de la politique française en Afrique sauf qu’elle suscita et encouragea le génocide rwandais entre hutus et tutsis sous le second mandat du présidant socialiste.

La dégringolade commença véritablement par Nicolas Sarkozy en 2012 lors de son discours calamiteux de Dakar où il étala son mépris pour l’Afrique et sa vision tordue de l’histoire du continent. Le Président Hollande (2017-2022) tout en faisant de belles choses comme son intervention militaire dans le Nord du Mali envahi par des narco terroristes, commit dans le même temps une faute monumentale en empêchant l’armée malienne de rentrer dans Kidal, d’où les problèmes actuels entre cette localité et le gouvernement de Bamako.

Hollande, on se sait pourquoi, louvoya pour faire accéder Emmanuel Macron à la présidence française en 2017 et dès lors les relations entre la France et toute l’Afrique noire entrèrent dans une phase de déconfiture d’où on ne sait pas quand elles prendront fin.

En moins de 10 ans, la France de Macron, chassée partout du continent, dilapida tout le capital de confiance et de sympathie que la métropole entretenait avec ses anciennes colonies.

 

Facoh Donki Diarra

Ecrivain

Mali Tribune

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