Mercredi matin, plusieurs femmes guinéennes ont marché pour dénoncer la recrudescence des violences en République de Guinée. Cela fait plus d’un mois que ce pays traverse une période de crise profonde.
Toutes vêtues en blanc en signe de deuil, les Guinéennes ont marché pour dire à l’État que trop c’est trop, qu’elles ne veulent plus de morts. Elles sont 10 000, aux dires des organisatrices, à marcher ce mercredi. Les violences policières se font de plus en plus rudes en Guinée dans ces derniers temps. Une douzaine de personnes ont perdu leur vie à cause de ces violences.
Cette marche est initiée par les femmes de l’UFDG, le principal parti d’opposition guinéen. Du rond-point de Hamdallaye-Concasseur à Bambéto, les manifestantes tenaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire d’un côté « Trop de morts, l’État dort encore », de l’autre « Alpha rime avec crime ».
Faut-il le rappeler, la Guinée se trouve envahie par différentes crises dont les violences liées aux élections législatives. Les partis d’opposition et plusieurs civils dénoncent les conditions dans lesquelles ces élections ont eu lieu. La fraude a marqué ce scrutin et les tripatouillages ont été dénoncés par les Guinéens. En outre de cela, les grèves des enseignants constituent également un autre lieu de violence.
Toutes ces manifestations se soldent souvent à des tueries faites par des forces de l’ordre. Le cri des femmes le mercredi était un appel au gouvernement guinéen d’arrêter de massacrer leurs fils. La communauté internationale doit les secourir et les comprendre dans leur démarche. La démocratie ne rime pas avec la violence. Elle demande plutôt l’humilité. Ces violences de la part du gouvernement sont des obstacles au bon fonctionnement de la démocratie guinéenne.
Toutefois, cette marche des mères de l’humanité fut une manifestation pacifique. Aucun policier n’était visible pour sécuriser la marche.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays