Les jeunes filles réfugiées représentent la moitié de la population réfugiée en âge scolaire. Pourtant, elles sont deux fois moins susceptibles de s’inscrire à l’école que les garçons adolescents, indique le rapport publié le mercredi 7 mars par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) et relayé par l’Onu info.
« Il est temps que la communauté internationale prenne conscience qu’il est injuste de refuser l’éducation aux jeunes filles et aux femmes réfugiées », a déclaré Filippo Grandi, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à l’occasion de la publication du document intitulé ‘Son tour’. Ces résultats constituent un signal d’alarme au niveau mondial.
Selon le rapport, l’éducation demeure une aspiration, et non une réalité pour les réfugiées. Aussi, les portes d’entrée des écoles sont beaucoup plus difficiles à ouvrir pour tous les enfants réfugiées à travers le monde que pour les enfants non réfugiées. Il est encore plus difficile pour les jeunes réfugiées de trouver et de conserver une place en classe. Au fur et à mesure qu’elles vieillissent, elles sont de plus en plus marginalisées et l’écart entre filles et garçons s’élargit au niveau secondaire, déplore l’Agence onusienne.
Pour le Hcr, les conventions sociales et culturelles ont souvent pour effet de donner la priorité aux garçons plutôt qu’aux jeunes filles pour la scolarisation. « Des installations précaires, telles que l’absence de toilettes ou d’articles pour la menstruation, peuvent entraver l’accès des jeunes filles réfugiées à l’école », explique l’agence onusienne. Par ailleurs, le coût des livres, des uniformes et du trajet vers l’école peut être prohibitif pour les familles réfugiées.
Pour juguler ce phénomène, des actions concrètes doivent être posées au niveau mondial. « Les obstacles à surmonter sont immenses. Nous appelons à un effort international pour renverser cette tendance » poursuit le patron du Hcr.
Selon le document, une éducation de qualité est synonyme de protection pour les jeunes filles réfugiées. Elle réduit la vulnérabilité à l’exploitation, à la violence sexuelle et sexiste, aux grossesses et aux mariages précoces. Elle diminuerait le nombre de décès d’enfants dus à la diarrhée, au paludisme et à la pneumonie serait en baisse. Par ailleurs, plus les jeunes filles progressent dans leur scolarité, plus elles développent leurs compétences en termes de capacité à diriger, d’esprit d’entreprise, d’autonomie et de résilience.
Pour terminer, le patron de l’Agence des Nations unies pour les réfugiées du HFilippo Grandi prévient : « si nous continuons à négliger l’éducation des jeunes filles réfugiées, il est évident que les conséquences s’en feront ressentir sur plusieurs générations ». Il est temps de donner la priorité à l’éducation des jeunes filles réfugiées, a-t-il conclu.
Abdrahamane Sissoko avec Onu info
Source: Le Pays