Ces gouverneurs qui sont pour la plupart des ministres en charge des finances et de l’énergie, s’exprimaient à l’occasion d’un petit-déjeuner en marge des Assemblées annuelles de la Banque, autour de la thématique, « partenariats porteurs de transformation : résoudre le déficit énergétique de l’Afrique par le biais d’initiatives régionales ».
« Le socle du développement en Afrique, c’est l’énergie » a soutenu la ministre de l’Énergie et du développement minéral en Ouganda, Irène Muloni, dont le pays est à la tête du pool énergétique d’Afrique de l’Est.
« L’intégration de projets régionaux est un élément clé pour résoudre le problème de l’accès des populations à l’électricité », a-t-elle poursuivi, citant plusieurs projets d’interconnexion en cours de financement par la Banque africaine de développement ou encore l’extension des réseaux électriques entre son pays, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie.
Alors que le continent regorge de ressources, notamment dans le renouvelable (solaire, éolienne, biomasse), 40% des Africains n’ont pas accès à l’électricité.
Avec l’appui de la BAD, il s’agira de relever collectivement les défis de production et distribution, de mobiliser toutes les ressources régionales et internationales et mettre en place des réformes politiques et réglementaires.
L’Afrique du Nord est très avancée dans le domaine de l’intégration énergétique, a noté le ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal, citant le transport d’électricité de l’Algérie, gros producteur d’hydrocarbures, vers le Maroc.
« En plus du méga-projet de gazoduc avec le Nigéria (4 000 km de long, capacité de 30 milliards de m3), la stratégie de l’Algérie se tourne vers les énergies renouvelables avec un pacte très ambitieux à l’horizon de 2030-2035 », a-t-il expliqué, insistant sur le rôle clé de la Banque dans la réalisation de projets structurants.
Le ministre des Finances du Sénégal, Amadou Hott, a insisté, pour sa part, sur le partage des ressources, à l’instar de l’hydroélectricité entre son pays, la Guinée, la Gambie et le Mali.
« L’avenir est aux PPP (partenariats public-privé) sur des projets de long terme, viables financièrement ; d’où l’intérêt des institutions supranationales comme la Banque africaine de développement, dont le rôle d’intermédiaire entre les pays est essentiel », a-t-il poursuivi.
La République de Guinée (Conakry) possède ce potentiel hydroélectrique, avec une capacité à faire le lien entre ses six pays frontaliers, à l’image de l’OMVG (projet de mise en valeur du fleuve Gambie), dont l’effet multiplicateur est important pour les quatre pays concernés », selon la ministre guinéenne du Plan et du développement économique, Kanny Diallo.
Le cas de figure est identique pour le Mozambique, « idéalement placé au cœur de l’Afrique Australe pour fournir de l’électricité à ses voisins », a notamment expliqué le ministre de l’Économie et des Finances, Adriano Alfonso Maleiane.
L’intégration régionale constitue l’une des cinq grandes priorités stratégiques, « High 5 », de la BAD pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.
Plus de 2 000 participants assistent cette semaine à ces Assemblées annuelles, qui offrent à la Banque une occasion unique de faire connaître ses points de vue sur l’état de l’économie africaine.
Elles lui permettent également de présenter un état des lieux de ses travaux et constituent une tribune permettant de diffuser ses vues sur les questions émergentes qui sont en train de façonner l’avenir du continent.
La capitale équato-guinéenne accueille du 11 au 14 juin 2019, la 54è Assemblée annuelle de la BAD autour du thème « l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique».
LS/APA
Source: Apanews