Au Tchad, la polémique continue au sujet des frappes françaises qui ont stoppé la progression des rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR), qui affirmaient vouloir descendre sur la capitale pour prendre le pouvoir. Hier, le chef de la diplomatie a expliqué aux ambassadeurs accrédités à Ndjamena le cadre de cette intervention pendant qu’une partie de l’opposition demande à Paris d’aller plus loin dans l’ingérence.
Au corps diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, a expliqué – reprenant l’argumentaire de son homologue français Jean-Yves Le Drian entendu la veille devant des députés réunis en commission – que ce que la France a fait il y a une semaine, c’est ce qu’elle a fait au Mali il y a sept ans : « La France n’a pas soutenu un régime, ni un parti, encore moins un président. Elle a aidé un Etat ami confronté à un ennemi organisé, armé et financé depuis l’étranger pour tenter de prendre le pouvoir par la force. Le Tchad était face à un danger comme l’avait été le Mali face aux colonnes jihadistes qui ont foncé en 2012 sur Bamako. »
La Coalition des partis politiques pour la défense de la Constitution, le plus vieux regroupement de l’opposition, invite Paris à faire plus que sauver le régime. « Les Français qui sont devenus par la force de l’Histoire, nos partenaires principaux, je pense qu’ils ont un bon rôle à jouer au Tchad, celui de favoriser le dialogue entre Tchadiens. Y compris ceux qui ont pris les armes qui ont droit à la parole ; mais cela doit se faire dans le cadre d’un dialogue politique inclusif », lance Poddi Djimet, porte-parole de la Coalition.
Ce vendredi, le parti au pouvoir et ses alliés organisent un gigantesque meeting de soutien au chef de l’Etat au grand stade de Ndjamena.