L’Union européenne a annoncé lundi un embargo sur 90% du pétrole russe d’ici la fin de l’année, une annonce qui a accru les craintes d’une pénurie.
M. Novak a lui balayé le danger posé par cette mesure pour la Russie: “C’est une décision différée dans le temps, c’est pour dans six à huit mois, et pendant ce temps le marché doit se réorganiser”.
Après des mois d’attentisme malgré l’envolée des cours provoquée par le conflit en Ukraine, les membres de l’Opep et ses alliés ont décidé jeudi de passer à la vitesse supérieure et de doper leur production de pétrole, répondant ainsi aux appels pressants des Occidentaux.
M. Novak, d’abord en tant que ministre de l’Énergie puis au rang supérieur de vice-Premier ministre russe chargé de l’Energie, représente la Russie auprès de l’Opep depuis des années.
Au sein de l’alliance informelle baptisée “Opep+”, la Russie et l’Opep avaient réussi fin 2016 à limiter ensemble leur offre, qui représente au total la moitié de la production de la planète, permettant de reprendre le contrôle d’un marché du pétrole en pleine déroute.
Cela avait donné le coup d’envoi de rencontres régulières, bien qu’orageuses dans les années suivantes.
“A mon avis et de l’avis des participants à la réunion ministérielle d’aujourd’hui, le marché est assez équilibré. Nous constatons que cette année, l’augmentation totale de la demande sera d’environ 3,5 à 4 millions de barils par jour”, a indiqué M. Novak à la suite d’une réunion Opep+, dont la Russie n’a pas été mise à l’écart jeudi.
Il a indiqué que cette décision de l’Opep+ avait été prise pour soutenir une demande croissante.
“Nous voyons que la demande augmente en été, l’activité des raffineries de pétrole va augmenter, la consommation de produits pétroliers augmente en raison de déplacements routiers plus actifs, du transport aérien” accru, a-t-il souligné.
“Ainsi, la décision (de l’Opep+) équilibrera les marchés et assurera l’équilibre entre l’offre et la demande”, a-t-il conclu.
Il a également anticipé un redressement de la demande en Chine, où des mesures de confinement contre le coronavirus sont toujours en vigueur, soulignant “l’importance pour nous de poursuivre une interaction constante” et “de surveiller la situation sur une base mensuelle”.