Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg ont discuté jeudi des moyens de renforcer le flanc oriental de l’Alliance, en pleine tension avec la Russie sur la situation à la frontière ukrainienne.
Dans un communiqué, le département d’État américain a déclaré que M. Blinken et M. Stoltenberg ont également discuté des efforts diplomatiques visant à inciter la Russie à « désescalader » la situation à la frontière et de la manière d’engager Moscou dans un dialogue « réciproque ».
M. Blinken a réaffirmé l’engagement des États-Unis à coopérer étroitement avec leurs alliés et partenaires, tout en soulignant que Washington était « prêt » à imposer des coûts « rapides et sévères » à la Russie, si elle décidait de s’engager dans une agression militaire contre son voisin.
Le secrétaire d’État américain s’est également entretenu dans la journée avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Tous deux ont souligné l’importance de continuer à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de veiller à ce que la Russie comprenne les coûts « élevés » qu’elle encourt si elle envahit l’Ukraine.
Ils ont également discuté des travaux en cours au sein du groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), composé de pays cherchant à résoudre le conflit du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dont la France et les Etats-Unis sont co-présidents, avec la Russie.
MM. Blinken et Le Drian ont également discuté des développements au Sahel, de l’importance des engagements de l’OTAN envers ses partenaires d’Asie-Pacifique. M. Blinken a également souligné le « leadership » de la France dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Le Drian a estimé dans la journée que la situation autour de la Russie et de l’Ukraine « est très grave » et a appelé à « ne pas se faire d’illusions ». « La Russie a reçu les moyens de lancer une nouvelle agression contre l’Ukraine », a-t-il déclaré, avant de souligner que « c’est une réalité ».
Le chef du ministère français des Affaires étrangères a également évalué la visite du président Emmanuel Macron à son homologue russe, Vladimir Poutine, et a estimé qu’elle était « indispensable ». « C’est une situation extrêmement grave et préoccupante, nous ne devons pas la sous-estimer, nous devons être clairs sur la réalité de la situation », a-t-il déclaré, soulignant qu’il est nécessaire d’observer la situation « les yeux grands ouverts ».
Le Drian a également fait allusion à la présence de la France au Mali, dans le contexte des tensions entre les deux pays, et a indiqué qu’une décision sur une « adaptation » sera prise dans quelques semaines. « Nous étudions cette adaptation avec nos partenaires et je pense qu’elle sera réalisée dans quelques semaines », a-t-il expliqué, avant de préciser qu’il parlait de « semaines ».
À cet égard, il a regretté que l’on « oublie un peu » que la présence française au Mali vise à lutter contre l’État islamique et Al-Qaïda. « La réalité est qu’au Sahel, les combattants qui continuent à faire des dégâts considérables, en massacrant des civils, s’organisent pour occuper des territoires », a-t-il averti.