Cela fait près de deux mois que les cours sont perturbés dans les écoles primaires, collèges et lycées publics de la capitale et des grandes villes du pays. Les élèves qui ont déjà pris du retard à cause de l’épidémie de peste et du passage du cyclone Ava en janvier craignent une année blanche. Mais les syndicats appellent les enseignants à continuer la mobilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
« Si année blanche il y a, ce ne sera pas notre responsabilité. » C’est ce qu’indique le président du syndicat des Enseignants éducateurs de Madagascar, Claude Raharovoatra joint au téléphone. Si la nomination du nouveau ministre de l’Education il y a deux semaines laissait espérer une résolution du mouvement de grève des professeurs, la rencontre vendredi entre syndicats et Horace Gatien s’est soldé par un échec…
La promesse de régulariser les vacations, impayées de 2014 à 2017 dans certaines circonscriptions, n’a pas suffi à calmer les grévistes. Leur principale revendication : obtenir une indemnité spéciale de 100 000 ariary, soit 25 euros, pour prendre en charge notamment leurs frais de logement ou de déplacement.
Démuni, le ministre de l’Education met en avant son manque de moyens financiers. « Le ministère des Finances rassemble des techniciens pour trouver des solutions. Mais face à la baisse des ressources de l’Etat nous ne sommes pas encore en mesure de satisfaire les requêtes », indique-t-il dans un communiqué.
« Ce sont toujours les mêmes excuses. Nous avons assez patienté », rétorque le président du syndicat des enseignants éducateurs. Contacté, le ministère précise que ni un report des examens, ni une année blanche ne sont envisagés mais il appelle les professeurs à « prendre en compte les élèves qui passent leurs examens cette année. »
RFI