Les 24 candidats en compétition ont encore quelques heures pour tenter de convaincre les huit millions d’électeurs inscrits. Les sondages publiés jusqu’ici donnent le président sortant, IBK, vainqueur au second tour.
La campagne électorale pour l’élection présidentielle malienne s’achèvera ce vendredi 27 juillet dans un contexte de forte suspicion. Dès l’ouverture de la campagne, le 4 juillet, le chef de file de l’opposition et candidat à cette élection présidentielle a dénoncé d’importantes anomalies dans le fichier électoral.
Mis à part ces soupçons, le politologue Moussa Sidibé, salue la maturité et la hauteur d’esprit, dont ont fait preuve les différents candidats. Les prétendants à la magistrature suprême ont animé des meetings et effectué des tournées dans les différentes régions pour essayer de convaincre leurs électeurs.
Selon Paul Hyacinthe Mben, correspondant du magazine allemand Der Spiegel au Mali et qui séjourne en ce moment à Ménaka, dans le nord-est du pays, “la campagne s’est très bien déroulée à Menaka. Les différents partis ont tenu leurs meetings. Ils ont choisi leurs délégués. Ils se réunissent chaque fois avec les autorités pour mettre en place les derniers réglages par rapport au vote qui se déroulera le dimanche”.
L’influence des leaders religieux
Le Mali est loin d’être un cas isolé en la matière, mais il faut dire que les leaders religieux ont relativement pesé sur cette campagne électorale.
Comme lors des précédents scrutins, certains d’entre eux ont pris position pour des candidats. Mais leur influence semble avoir été moindre cette fois-ci, selon le politologue Moussa Sidibé.
“Il y a effectivement toujours un poids des religieux. On a connu l’appel du Chérif de Nioro à voter pour Aliou Diallo, un des candidats. On a vu aussi un guide religieux à Bamako soutenir IBK. On voit nettement le poids des religieux dans le processus électoral. Cependant, de plus en plus, les jeunes parlent de programme, de ce que les hommes politiques prévoient dans les cinq prochaines années. Ce qui est vraiment un changement positif de mon point de vue”, explique t-il.
Scrutin sous haute surveillance
L’Union européenne a déployé une centaine d’observateurs devant superviser le déroulement du scrutin de dimanche. Au moins 3.000 observateurs locaux seront également impliqués dans ce processus.
Les premiers résultats de ce scrutin sont attendus dans les 48 heures après sa tenue. Les résultats officiels provisoires, eux pourraient être connus le 3 août au plus tard. Si aucun des 24 candidats n’obtient la majorité absolue au premier tour, un second tour aura lieu le 12 août prochain.
Précisions que l’élection présidentielle de ce dimanche 29 juillet est la cinquième de l’ère dite démocratique, après celles de 1992, 2002, 2007 et 2013. Comme ce fut le cas en 2013, le scrutin se tiendra dans un contexte marqué par l’accroissement de l’insécurité, notamment dans le nord et le centre du pays.
Deutsche Welle