Les dirigeants des Etats ouest-africains sont réunis jeudi soir en sommet extraordinaire à New York autour de deux dossiers brûlants: la crise des soldats ivoiriens prisonniers au Mali et l’inflexibilité de la junte guinéenne sur la date du retour des civils au pouvoir.
Les leaders de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se retrouvent à huis clos dans un climat envenimé entre certains de ses membres.
La rencontre a été précédée par les invectives de la junte guinéenne contre le président en exercice de l’organisation. Réunis à maintes reprises ces dernières années sur le continent autour des crises multiples qui ont secoué la sous-région, ils devaient exceptionnellement tenir un sommet en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Les dirigeants sont censés chercher une issue à la grave querelle ouverte entre le Mali et la Côte d’Ivoire, dont 46 soldats sont détenus à Bamako depuis juillet. Ils devraient discuter de la nécessité ou non à ce stade de sanctionner le projet des militaires guinéens de rester trois ans à la tête du pays jusqu’à des élections.
Ce sommet, le énième depuis deux ans et un coup d’Etat au Mali qui devait en appeler trois autres en Afrique de l’Ouest, devait à nouveau mettre en branle une machinerie complexe d’alliances et d’antagonismes anciens ou plus récents entre les 15 pays membres.
La Côte d’Ivoire avait appelé il y a huit jours à la tenue d’un tel sommet “dans les meilleurs délais” devant l’aggravation du contentieux avec le Mali. Un responsable de la présidence ivoirienne avait déclaré alors que la Cédéao n’aurait d’autre solution que de prendre des sanctions contre le Mali si l’affaire n’était pas réglée d’ici là. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont absents des discussions.
Les trois pays dirigés par des juntes sont suspendus des organes de la Cédéao. Le Mali a indiqué qu’il n’était “nullement concerné” par la saisine ivoirienne de la Cédéao.
Quant à la junte guinéenne, elle a dénigré jeudi avec virulence un sommet qui, en se tenant loin de l’Afrique, offre aux détracteurs la possibilité “de ne pas nous prendre au sérieux” selon elle. Elle a agoni le président en exercice de la Cédéao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo.
Ce dernier avait prévenu mercredi que la Guinée allait au devant “de lourdes sanctions” si la junte persistait à vouloir se maintenir au pouvoir pendant trois ans.
Lors d’une réunion jeudi après-midi avec les membres de la Cédéao, et l’Union africaine, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est alarmé du fait que “la crise sécuritaire au Sahel représentait une menace mondiale”.
Source : AFP