Sur les sites de déplacés, l’hygiène menstruelle est difficilement gérée par les femmes, à cause notamment du manque de moyens, d’informations ou d’espace sécurisé. Sur certains sites, des organisations humanitaires viennent en aide à ces femmes en leur offrent des kits de dignités.
La promotion de la santé sexuelle donne à la femme toute sa dignité selon Bréhima Ballo. Le président de l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) considère que les menstrues perturbent souvent les activités sociales et économiques de certaines femmes. « Nous avons un projet qui s’occupe de ces femmes déplacées internes sur le site de Faladjê et sur les sites de Mopti à Sévaré. Pendant la mise en œuvre de ce projet non seulement, nous avons offert des vivres et des non vivre aux femmes déplacées. Nous avons apporté également des serviettes hygiéniques, des sceaux, du savon, de l’eau de javel pour assister les femmes en matière d’hygiène menstruelle » dit Bréhima Ballo. Il explique leur aide concernant la dernière question par le manque de moyen et la faible capacité de ces femmes à avoir accès à de l’eau pour se rendre propre durant leur période de menstrues.
Kadia Togo superviseur au sein de l’ONG AMSOPT à Mopti corrobore les propos de M. Ballo. Sur place, des kits de dignité mais aussi des serviettes hygiéniques lavables ont été mis à la disposition des femmes dans le besoin. « Sur le Site de Sarema à Mopti précisément à Sévaré la sensibilisation a porté sur la bonne hygiène menstruelle, l’utilisation et l’utilité de ces Kits menstruels. Il y avait de la méfiance. Coté financement, le paquet n’était pas aussi que ça mais on fait avec les moyens du bord » a-t-elle relaté les faits.
Mettre l’accent sur la sensibilisation
L’ONG AMSS (Association Malienne pour La Survie au Sahel) essaie d’améliorer l’accès à des produits menstruels abordables aux jeunes filles et femmes déplacées du cercle de Bankass. Les dix volontaires au compte de l’ONG font aussi des causeries débats sur le sujet deux fois par semaine. « On a fait des distributions de coupe menstruelle à certaines femmes déplacées et non déplacées. On a aussi fait la distribution de kits GHM (Gestion de l’Hygiène Menstruelle). Au niveau des établissements scolaires on a fait l’installation sanitaire » dit Aoussatou Yaro spécialiste des VBGs au compte de l’ONG.
Sur l’espace aménagé pour les déplacés à Faladié à Bamako, les femmes affirment qu’elles ont effectivement reçu de l’aide dans ce sens. Mais le besoin reste toujours croissant. Des femmes affirment que la venue des menstrues handicape également les activités génératrices de revenus de certaines déplacées internes. « Nous avons reçu de l’aide de la part de la croix rouge et de l’ONG Solidarité. Ce don était composé de protège slip, des lingeries et de savon. Beaucoup de femmes l’on reçu» témoigne une femme sur le site des déplacés de Faladiè. Une autre poursuit « Toutes les femmes n’ont pas été servies. Quand les règles surviennent, certaines ne peuvent plus faire leurs taches durant une ou plusieurs semaines. D’autres viennent demander de l’aide quand elles n’ont pas les moyens de s’offrir de kits d’hygiène ».
Des moyens limités
Une aide doit être fournie aux ménages ou aux personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter des kits d’hygiène intime. Mais selon Brehima Ballo beaucoup d’ONG sont aussi limitées. « Souvent nous ne sommes pas compris. Surtout de la part de certains hommes qui ne voient pas ça d’un bon œil. Nous avons su adapter notre communication tant aux Hommes qu’aux femmes. Nous leur expliquons le bien fondé de notre intervention. Et nous exhortons les hommes à participer aux causeries éducatives concernant l’hygiène menstruelle » affirme Ballo. Il évoqué d’autres difficultés relatives notamment au renouvèlement du stock des kits d’hygiène menstruel.
En attendant de trouver une solution pérenne, nombreuses sont les femmes qui restent toujours confronter à ce problème lié à l’hygiène menstruel.