De 1968 à aujourd’hui, les coups d’État se suivent au Mali si bien qu’on pourrait dire qu’ils sont devenus des faits divers. Ils n’émeuvent presque pas la majorité des maliens. Si certains restent indifférents, d’autres les applaudissent et trouvent les formules bien appropriées pour les qualifier. Pour rappel, en mars 2012, le MP24 du docteur Oumar Mariko a qualifié le coup d’État du capitaine Sanogo de mouvement populaire ; en août 2020, les militaires et certains politiques ont trouvé que le coup d’État était un parachèvement de la lutte du M5- RFP qui demandait la démission d’IBK et de son régime. En mai 2021, ces mêmes politiques ont parlé de ”rectification” pour qualifier le coup d’État qui a emporté Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane.
Entre 1968 et 1991, environ 23 ans se sont écoulés : de 1991 à 2012, 22 ans sont passés ; de 2012 à 2020, 8 ans se sont écoulés ; entre août 2020 et mai 2021, 9 mois se sont écoulés. Donc, on semble être en face d’une banalisation du pouvoir. Pire encore, la Cour constitutionnelle semble s’en accommodé à travers ses arrêts. A l’allure où vont les choses, chaque coup d’État avec ses pour et ses contre augmente la déchirure du peuple malien. Ce qui est fort regrettable parce que l’essentiel est toujours relégué au second plan. Tout cela a pour conséquence de toujours créer des situations propices où des aventuriers peuvent nourrir l’ambition de déstabiliser le pays. Il est temps que les maliens prennent conscience pour préserver le Mali de certains coups de force qui ne nous mènent nulle part. Il serait bon de se rappeler cette citation de feu le général Amadou Toumani Touré, au cours d’un entretien à l’ORTM ”Tant que les maliens s’appuient sur les coups d’État pour résoudre les problèmes politiques, ils seront toujours confrontés à des difficultés”.
SIDY DEMBELE
Source : Ségou Tuyè