Dans la nuit du 9 au 10 juin, une centaine de villageois ont été massacrés par des individus armés dans le centre du Mali. Après cette nouvelle tuerie de masse, cet éditorialiste guinéen dénonce l’inaction des autorités maliennes et des casques bleus déployés dans le pays.
Comparée aux horreurs à répétition qui nous sont servies depuis quelques mois, l’occupation du [nord du] Mali par les terroristes djihadistes entre 2012 et 2013 n’était absolument rien [cette présence avait provoqué une intervention militaire occidentale menée par la France]. Le risque de partition du pays, lui non plus, n’était pas aussi désespérant que ces tueries en masse sur fond d’instrumentalisation communautaire.
Parce qu’avec cette descente aux enfers, cette spirale tragique que rien ni personne ne semble en mesure d’enrayer, ce sont l’essence et l’existence même de la nation malienne qui sont en péril. Après les 157 morts d’Ogossagou [le 23 mars], calcinés dans leurs cases ou égorgés de sang-froid, on croyait avoir touché le fond. Eh bien non ! Pour preuve, exactement soixante-dix-huit jours après, dans la même région du centre du Mali, la scène macabre se répète à Sobame Da [voir la carte ci-dessous]. [Au moins] quatre-vingt-quinze personnes – le tiers du village – ont été exécutées avec la même cruauté, et la localité rayée de la communauté des humains en quelques heures.
Bien entendu, les auteurs de ces atrocités n’ont aucune excuse. Ils méritent la pire des sanctions. Mais une fois encore, c’
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