La COABP, qui réunit des représentants de Côte d’Ivoire, du Togo, du Mali, du Bénin, de Guinée, du Burkina Faso, du Niger, de Guinée-Bissau et du Sénégal, est préoccupée par la situation de la filière marquée par une hausse constante de prix du blé qui augmente le prix du pain.
Au cours de la période allant du dernier trimestre 2021 au premier trimestre 2022, le prix du pain a subi une hausse de 25% en moyenne dans les pays de la région.
Avec la guerre en Ukraine, qui est le principal fournisseur des pays d’Afrique de l’Ouest, les prix du blé ont subi une seconde hausse qu’il est impossible, selon les boulangers, de répercuter totalement sur le consommateur. En accord avec les autorités politiques de leurs pays respectifs, les boulangers ont ainsi procédé à la réduction poids du pain pour maintenir les prix ou en modérer l’augmentation.
Prix stables, poids en baisse
Ainsi en Côte d’Ivoire, la baguette de pain qui se vend encore à 150 francs CFA pèse désormais 174 g au lieu de 193. De même, au Burkina, le prix de la baguette est maintenu à 150 francs CFA, mais elle ne pèse plus que 160 g contre 200. Au Sénégal, le prix de la baguette de 196 g a augmenté de 25 francs CFA, passant ainsi de 150 à 175 francs CFA. Au Mali, la baguette de 400 g est passée de 250 à 300 francs CFA en début avril 2022.
Les représentants des associations et organisations professionnelles membres de la Confédération ouest-africaine de la boulangerie et de la pâtisserie considèrent cependant que la suspension de la TVA, le contrôle des prix et la diminution du poids du pain ne sauraient constituer une solution durable à l’inflation du prix de ce produit alimentaire tant prisé par les ménages.
Le fonio, la banane plantain et le sorgho comme alternatives
Les boulangers africains ne recommandent pas pour autant de se lancer dans le développement de la culture du blé dont l’acclimatation en Afrique serait longue et couteuse.
Ils appellent plutôt les pays de la région à se tourner vers le développement de cultures locales, comme le fonio, la banane plantain et le sorgho que l’on substituera progressivement au blé. Il s’agit d’encourager les États à augmenter rapidement la production de ces cultures et à en organiser les échanges dans la sous-région. “Le Mali et le Sénégal doivent, par exemple, fournir du fonio aux autres pays, le Togo peut proposer son sorgho aux autres, et la Côte d’Ivoire faire de même avec sa farine de banane…”
Ce commerce interafricain profiterait des dispositions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui contribueraient au développement d’une économie régionale auto centrée ainsi qu’au renforcement de la sécurité alimentaire des populations des pays ouest-africains.