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Les blessures politiques de l’heure : Entre déni et incurie, quelle impéritie !!!!

‘‘Une partie du peuple décide de se soulever, que dis-je, de manifester, ces dirigeants et leurs clans leur opposent la loi et la morale….Personnellement, je suis convaincu que la marche du 05 juin n’est pas un soulèvement et une demande véritable de démission, mais plutôt un moyen de dire au régime encore une fois que le pays est agonisant.’’

 

Elles sont douloureuses, elles saignent encore et depuis toujours. Le calme trompeur des discours tronqués n’apaise ni ne cicatrise. Ces plaies béantes qui retiennent encore notre pays et qui l’empêchent de se mouvoir dans la course du développement. Ces cicatrises sans nom qui nous réduisent en spectateurs et bien souvent en badauds cherchant à se frayer un chemin pour regarder la scène de l’accident sans compassion. Il nous arrive à cette heure de digitalisation de poster les images macabres sans que notre subconscient ne trouve matière à s’indigner.

Tant de fierté et d’effet jubilatoire à se réclamer du pays de pacifistes malgré la noirceur du tunnel qui se dresse et redresse notre volonté si noble d’avancer.

Nous acceptâmes de demeurer silencieux face à l’inacceptable, nous refusons de nous indigner même lorsque notre dignité est écorchée. Quels citoyens si pacifiques que même la résignation craint.

Ils nous dirigent, nous avons accepté. Ils nous ont insultés, nous avons pardonné. Ils nous ont pris nos richesses, nous avons fermé les yeux.

Ils veulent nous tuer, nous sommes apeurés.

Il est arrivé un temps où nous eûmes compris que les mains dirigeantes sont devenues des mains assassines. La rue publique ne connaît qu’enlèvements, détentions arbitraires, intimidations, pillages, détournements de deniers publics, dédain pour les souffrances des concitoyens, refus d’appliquer la loi, fraudes.

Une partie du peuple décide de se soulever, que dis-je, de manifester, ces dirigeants et leurs clans leur opposent la loi et la morale.

Ont-ils pensé à la loi et à la morale quand le manitou se fait entourer par des charognards de la rue publique par des nominations à la puanteur corruptive ? Ces charognards décriés mais maintenus à leurs postes et qui se sont retrouvés impliqués dans des scandales.

Ont-ils pensé à la souffrance de ces enseignants privés d’un droit que leur accorde une loi de la République ?

Ont-ils eu un regard même de compassion pour ces milliers d’élèves privés d’éducation pendant des mois ?

Ont-ils pensé à la douleur de ces centaines de veuves et d’orphelins qu’occasionnent les conflits armés dans le pays ?

Sont-ils sensibles au sort des populations qui souffrent des coupures intempestives de courant et au chômage grandissant des jeunes ?

Ces interrogations sont sans réponses. Nous nous rappelâmes les discours forts du Président IBK pendant les campagnes électorales de 2013, ses promesses de leurre qui se sont étiolées furtivement et peut-être définitivement.

Est-il concevable que l’on nous parle de morale ?

Que l’on nous oppose quelques lignes choisies de la Constitution ?

La rêverie est à son paroxysme lorsque l’évidence de mal gouvernance entretenue par le régime IBK est défendue par des gens qui s’abreuvent dans les puits publics dont l’eau est destinée à tous.

Tout a été dit à ce régime qui, comme un sourd, nargue les populations et tente de les réduire au silence. Devrions-nous continuer à regarder et se taire pour compter sur des échéances électorales à venir ?

Je ne comprends point les idées qui veulent, par des critiques viles et vides, fustiger la position des mécontents pour parler de démocratie. Quand la main choisie est amputée, il faut la remplacer ou faire usage de la seconde main.

Souffrir, oui ! Mais souffrir pour rien, non !

La souffrance imposée aux Maliens est un choix des dirigeants qui font tout pour se maintenir et maintenir leur domination. Si ces dirigeants se nourrissent de la misère des Maliens impunément, c’est la déchéance totale.

Accepter d’être critiqués et accepter que les choses vont mal et très mal. Reconnaître ses limites est aussi républicain.

Personnellement, je suis convaincu que la marche du 05 juin n’est pas un soulèvement et une demande véritable de démission, mais plutôt un moyen de dire au régime encore une fois, que le pays est agonisant.

Nous n’avons pas besoin d’être politique, prêcheur, militaire pour comprendre cela et, soutenir le contraire, c’est nous prendre pour un bétail à faire errer.

Me Oumar Niaré

Source: Le Challenger

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