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Les Assises de la refondation au Mali, un moyen de prolonger la transition ?

Ce 28 décembre s’est ouvert au Mali la phase nationale des Assises de la refondation. La revue de presse Afrique de RFI interroge : pensées comme une vaste consultation de la société civile, ces Assises présagent-elles d’un ajournement du calendrier électoral malien ?

 

Que faut-il attendre des Assises nationales de la refondation ouvertes
au Mali ? Des assises lancées ce 28 décembre par Assimi Goïta, président de la transition malienne, avec pour objet,
précise le site Afrik.com, “de se pencher sur des solutions susceptibles de sortir le pays de la crise dans laquelle il est durablement enfoncé”.

Le président de la transition a d’ailleurs lancé un appel solennel aux participants : “Il vous reviendra également de faire des propositions concrètes, de construire une solution de sortie de crise.” Afrik.com reprend aussi les mots du président du panel des hautes personnalités des Assises, Zeïni Moulaye : “Pour changer la situation de notre pays, il faut que nous changions nous-mêmes”, a-t-il insisté, avant d’invoquer la nécessité de “mettre la transformation de l’homme malien au cœur du débat. Tous les Maliens se retrouveront pour construire notre pays.”

Un rendez-vous boycotté par un certain nombre d’acteurs politiques. “Des organisations, et pas des moindres, ont formulé des griefs qui les ont
conduites à boycotter ces assises”,
 indique le journal burkinabé Le Pays.
Parmi lesquelles Le Cadre d’échange, une coalition de plusieurs partis et
regroupements de partis.

Le journal Aujourd’hui au Faso interroge donc : “Peut-on réformer un Mali en décomposition au détour d’un rendez-vous national, boudé par des formations politiques comme Yéléma, le RPM de l’ex-président IBK [Ibrahim Boubacar Keïta], et des groupes armés qui ont apposé leur signature sur le poussif accord d’Alger ?”
Mais pour le président du comité d’organisation des Assises, il n’y a pas de
quoi s’inquiéter : “S’ils n’ont pas participé en tant que partis, ils ont participé au titre d’autres structures, au niveau des communes, des cercles et de la région.”

Ces Assises nationales sont vues comme un moyen de prolonger la
transition au Mali. Aujourd’hui au Faso évoque une omerta sur l’agenda électoral, qui demeure pourtant la colonne vertébrale du retour vers un État de droit. “Une transition a, par essence, une durée de vie bien déterminée et des
objectifs bien définis : remettre certaines choses en ordre et organiser des élections.

Et Aujourd’hui au Faso ajoute qu’“une transition ne peut pas prendre certaines mesures qui engagent le pays, car elle n’est pas issue d’un pouvoir électoral. Il faudra alors ramener l’État malien dans son entièreté et sa plénitude, pour le refonder après. Vaste programme qu’une transition ne peut pas accomplir. Rien que la sécurité et la gouvernance, les deux plaies béantes du Mali, prendraient tout le temps dévolu à cette transition. Il est donc de bon ton que la transition fixe un calendrier électoral. Cela aura l’avantage de la clarté et mettra en confiance tous les Maliens et la communauté internationale, et permettra d’avancer.”

Source : Courrier international
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