De nos jours la police nationale est confrontée à une guerre sans merci, entre les syndicalistes du SPN et ceux des commissaires. Sans pour autant creuser les argumentations développées par les deux parties, l’évidence reste que le goulot d’étranglement de cette situation n’est autre que les promotions à titre exceptionnel accordées à son temps par les autorités de la transition sous l’épée de l’ex CNRDRE.
C’était connu de tout le monde, la volonté des membres de l’ex-CNRDRE à orner leurs épaules de galons ramassés dans les rues de Bamako et livrés dans les bureaux feutrés. Une brèche que le responsable syndical de la police nationale, Siméon Kéita ne s’est pas empêché de s’y engouffrer. Lui qui est reconnu pour sa soif de vengeance contre les anciens camarades du SPN, notamment Tidiane Coulibaly, qui a usé du syndicat pour bâtir un capital de sympathie autour de sa personne.
Ce qui lui a valu de pousser en grade et honneur. Siméon et ses camarades aussi rêvaient de prendre les mêmes raccourcis. Fort de leur position au sein de l’appareil d’Etat à l’époque, ils ont réussi à faire de la junte de Kati un pied d’étrier pour amener les autorités de la Transition à les bombarder dans des grades supérieurs. Or, pour qui connait les histoires de grades dans le milieu militaire, sait que cela représente une bombe à retardement.
Dans ce milieu énigmatique pour les civils, aucun avancement n’est de peu pour un militaire. Celui-ci ne blague pas avec les questions de rangs et/ ou de grades. Même la différence d’une heure d’avancement peut faire basculer les rapports entre les hommes.
Conscientes de cette réalité, les Autorités de la Transition n’ont fait que donner un coup de pouce à une situation déjà délétère.
A en croire nos sources, il semblerait que l’ancien chef d’Etat major général des armées (CMGA), Ibrahima Dahirou Dembélé avait la mesure juste des dégâts des actes que Dioncounda Traoré et le secrétaire général de la Présidence au moment des faits, Baba Berthé posaient. La preuve, c’est la photocopie de la décision de nomination signée de Dioncounda Traoré, le président de la République par intérim, qui a été remise à Siméon et ses camarades.
C’est dire qu’il y avait bel et bien une volonté de déstabilisation de la Police et au-delà de l’ensemble des Forces armées et de sécurité. Selon nos sources, se fondant sur les effets produits par l’événement, l’ancien CMGA avait aussi emis des réserves sur les conditions de nomination de Baba Berthé au ministère de l’Agriculture dans le gouvernement dirigé par Diango Sissoko.
Il revient donc au juge Karambé d’élucider toutes ces affaires, qui deviennent de plus en plus obscures pour le commun des Maliens.
Mohamed A. Diakité
Source: Tjikan