S’il y a un phénomène qui contribue beaucoup à faire de notre capitale, une ville autrefois coquette, l’une des plus sales d’Afrique de nos jours, c’est bien le largage des médicaments traditionnels, les feuilles des plantes, les œufs et même des marmites en banco sur les routes goudronnées, notamment au niveau des intersections, des carrefours et au niveau des fourmilières à travers la capitale. Un phénomène contre lequel, le département en charge de l’Assainissement doit prendre des mesures fermes.
Le phénomène de dépôt des médicaments traditionnels, notamment des écorces d’arbres, des feuilles d’arbres, des œufs, des noix de colas….sur nos routes et de l’abandon des marmites en banco souvent, au beau milieu de la route, constituent aujourd’hui un véritable problème de salubrité publique.
En effet, les marmites en banco servant à bouillir ces médicament sont ensuite abandonnées avec leurs contenus sur les routes, souvent les routes goudronnées les plus fréquentées de la ville de Bamako, sans que personne ne réagisse.
Cela constitue pourtant un phénomène contre lequel, les autorités en charge de l’Assainissement de la ville doivent s’attaquer avec fermeté car, c’est une pratique qui contribue beaucoup à salir la ville de Bamako et qui est devenue par la force des choses, l’une des capitales les plus sales de la sous-région ouest-africaine.
En effet, pas un jour ne passe sans que les populations et surtout les usagers de la route ne découvrent, tôt, le matin des écorces d’arbre, des feuilles d’arbres, des marmites en banco…abandonnés au beau milieu de la route.
Selon un vendeur de médicament traditionnel que nous avons approché sur la question à Banankabougou, « certains médicaments traditionnels, pour qu’ils produisent le résultat escompté, nécessitent cela. ».
Pour lui, il existe des médicaments traditionnels (feuille ou écorce d’arbre) qui, après avoir été bouillis et après que le malade se soit lavé avec, nécessitent d’être jetés sur une place publique. Notamment, au niveau des intersections des routes où il y a beaucoup de trafic, ou au niveau des fourmilières.
Etant donné qu’il y a très peu de fourmilières, actuellement, dans la ville de Bamako et que les gens aiment la facilité, « nous leur conseillons de les jeter sur les intersections des routespour que le médicament puisse produire les effets escomptés ».
S’agissant de l’insalubrité que cela crée dans la ville, notre interlocuteur rétorque : « Nous vendons les médicament et recommandons aux malades ou à nos clients qui viennent nous voir souvent pour des questions de chance, de protection contre les mauvais sorts, ou pour d’autres traitements de bouillir ces médicament avec une marmite en banco avant de se laver avec, le nombre fois qu’il faut, selon le médicament, avant de les jeter à un endroit assez fréquenté ».
Ce qui n’est pas du goût de cet agent de la Brigade d’Assainissement de Bamako (BABA), lequel affirme que cette situation est vraiment à déplorer car cela contribue beaucoup à salir la ville de Bamako malgré les efforts qui sont consentis au quotidien pour rendre la capitale propre.
A l’en croire, ces pratiques sont généralementopérées tard dans la nuit où les gens sont rares dans la circulation ou encore par des personnes sur une moto ou à bord d’un véhicule qui les larguent sans s’arrêter, pour ne pas être vus.
Cette dame, membre d’une équipe de balayage de la route à Sogoniko d’ajouter que « ces pratiques sont à sanctionner par les autorités compétentes qui doivent prendre des mesures fermes contre ce comportement. Car, se soigner ou faire des sacrifices ne doit pas conduire une personne à agir dans ce sens. Selon elle, tous les jours, elles trouvent ce genre de médicaments sur les routent qu’elles balayent. ».
Ce jeune de Faladié-Sema explique : «Sur notre terrain de football, il y avait une fourmilière. Et j’avoue que nous avons eu toute sorte de problèmes car les gens venaient y déposer nuitamment toutes sortes de médicaments : des écorces d’arbres, des feuilles d’arbres, des œufs qui y étaient brisés et même des gris-gris et amulettes souvent transpercés par des aiguilles. Un jour un membre de notre équipe de football s’est blessé et depuis ce jour, nous y avons interdit le dépôt des médicamentsquel qu’en soit la nature. Mieux, nous avons rasé cette fourmilière pour qu’on ait la paix ».
Selon lui, « il y a quelques temps, deux dames ont été surprises en train de déposer des médicaments et faire des incantations sur une fourmilière dans la cour de l’ONG ASDAP non loin de là. Et les responsables de cette ONG les ont conduites au niveau de la police ».
Bref, voilà une pratique qui contribue beaucoup à salir notre capitale. Une pratique contre laquelle, le département en charge de l’assainissement doit s’attaquer en prenant des mesures fermes contre les responsables de ces actes afin de refaire de Bamako, qui est devenue, une ville de melting-pot depuis la crise du nord, une ville propre, où il fait bon de vivre.
Georges Diarra
Source: Tjikan