Même s’il n’est pas personnellement visé, Donald Trump a, dès l’ouverture, tonné sur son réseau social Truth Social en accusant ses adversaires politiques, les démocrates du président Joe Biden, de poursuivre une “chasse aux sorcières” à deux semaines des élections législatives de mi-mandat.
D’après des chaînes de télévision et le Washington Post, l’accès de la presse à la cour suprême de l’Etat de New York, à Manhattan, a été rendu difficile par le juge Juan Merchan, qui a prévenu les 130 candidats au jury que leur sélection pourrait prendre une semaine afin d’écarter les partisans et opposants affichés de l’ancien président républicain.
Le procès pourrait ensuite durer un mois et demi.
Il concerne des accusations d’irrégularités depuis 2005 dans les comptes de la Trump Organization et de compensations perçues par des dirigeants ayant été cachées au fisc.
L’ex-directeur financier du groupe familial, Allen Weisselberg, 75 ans, a trouvé un accord avec la justice en août et plaide coupable de 15 chefs d’accusation de fraude et d’évasion fiscales portant sur 1,76 million de dollars de revenus non déclarés entre 2005 et 2021.
Appartement et deux Mercedes
Ce proche de Donald Trump, qui n’est donc pas poursuivi mais comparaît comme témoin, a reconnu avoir profité d’avantages en nature non déclarés: un appartement dans un quartier huppé de Manhattan, la location de deux Mercedes pour lui et sa femme, ou de l’argent liquide pour ses vacances.
Il sera l’un des témoins clés du procès contre la compagnie, actuellement dirigée par deux des fils de l’ancien président, Donald Trump Jr et Eric Trump, qui possède des investissements immobiliers, des hôtels et des terrains de golf. Deux filiales, Trump Corporation et Trump Payroll Corp, sont visées.
Donald Trump en personne, ses deux fils et leur soeur Ivanka pourraient être cités comme témoins, selon le juge.
Sur Truth Social, le milliardaire républicain a accusé le camp démocrate d’avoir “’torturé’ et menacé pendant des années un cadre de longue date de la Trump” Organization, en allusion à son fidèle, Allen Weisselberg.
“Allen Weisselberg a admis devant le tribunal s’être servi de son poste à la Trump Organization pour escroquer les contribuables et s’enrichir personnellement”, avait au contraire déclaré en août le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, lorsque l’ex-directeur financier a plaidé coupable.
“L’accord trouvé avec la justice lie directement la Trump Organization à un large éventail d’activités criminelles”, avait-il ajouté.
Selon l’accord conclu, M. Weisselberg doit s’acquitter de près de deux millions de dollars d’impôts, avec les pénalités et les intérêts, et témoigner lors du procès.
Il a jusqu’ici toujours refusé de témoigner contre Donald Trump personnellement.
La Trump Organization, qui a plaidé non coupable, est accusée d’avoir tenu des comptabilités parallèles, sous la supervision de M. Weisselberg, pour dissimuler les compléments de salaires que lui et d’autres dirigeants recevaient.
Amende
Si les faits sont démontrés, l’entreprise pourrait être condamnée à une amende de l’ordre d’1,7 million de dollars.
Donald Trump, qui n’a pas officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 mais ne cache pas ses ambitions, est en revanche visé à titre personnel par le volet civil de cette enquête tentaculaire de l’Etat de New York contre la Trump Organization.
Cette procédure au civil porte également sur des soupçons de fraudes fiscales au sein du groupe familial et est menée tambour battant depuis 2019 par la procureure générale de l’Etat de New York, la démocrate Letitia James.
Elle a annoncé en septembre des poursuites contre Donald Trump et ses enfants et leur réclame 250 millions de dollars de réparations.
AFP