Lenali, un réseau social. À l’entendre on dresserait automatiquement un parallèle avec Facebook, Whatsapp, Instagram et tous ces autres mastodontes de la technologie mondiale. Pourtant, cette plateforme typique du Mali, née au Mali et inventée par un Malien casse bien les codes des réseaux sociaux ordinaires.
Pour le faire, il mise sur un contenu édité en langues locales. Ainsi, chaque utilisateur qui voudra se rendre sur Lenali, est d’abord dirigé vers une application. Là, l’utilisateur a le choix entre plusieurs langues locales – bambara, soninké, songhaï, pour les Maliens, le wolof pour le Sénégal, le moré du Burkina – et bien sûr le français. Une fois la langue choisie, une voix explique le guide d’utilisation de l’application. Vous êtes désormais dans l’univers Lenali.
Promouvoir l‘économie numérique
Sur Lenali, l’utilisateur n’a pas seulement le choix entre la publication de photos et de vidéos. Il peut également intégrer des messages vocaux. Un avantage pour des personnes analphabètes au Mali qui voudraient proposer leurs services à la communauté du réseau social. Une sorte de CV local.
Et Mamadou Gouro Sidibé, le patron de la plateforme, l’a expérimenté avec une de ses employées, Ada. Cette dernière, femme de ménage dans la start-up, et chez des particuliers, fait également dans le commerce de fruit. Ne sachant ni lire, ni écrire, elle s’est servie de la fonction vocale du réseau social pour présenter ses services. Son annonce a été suivie par au moins 15 000 personnes, pour 243 likes et 42 commentaires.
Au-delà de la facilitation à l’entrepreneuriat, le patron de la start-up voit plus grand pour les femmes qui auront accès à son produit. D’où l’application Lenafemme qui offre la possibilité de cours d’alphabétisation en ligne et en langues locales, ainsi que des cours de santé et de planning familial.
Entièrement conçue sur fonds propres et lancée en mars 2017, Lenali compte environ 45 000 utilisateurs, 30 % au Mali, 15 % en France, 10 % en Italie. Mais l’entrepreneur veut étendre son portefeuille utilisateurs, et surtout, les investisseurs afin de voir grandir son projet.
Avec africanews