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Législatives 2020 : Quelles chances pour les candidates à Bamako ?

Elles sont au total 104 femmes à être candidates sur les différentes listes en compétition dans le district de Bamako à l’occasion des élections législatives du 29 mars 2020. Indépendantes ou arborant les couleurs de partis politiques, elles seront appelées à la conquête de l’électorat dans un scrutin où les candidatures masculines sont majoritaires. Si leurs chances de siéger en nombre au prochain Parlement restent limitées, selon certains observateurs, ces candidates croient en leur destin.

 

Alors que l’ouverture de la campagne est prévue pour le dimanche 8 mars, certaines femmes candidates sont déjà en pré-campagne auprès des populations, sur le terrain. C’est le cas de Mme Assétou Sangaré, Présidente du Parti pour le renouveau et le développement (PRD), candidate en commune IV du District de Bamako. « Nous n’en sommes pas à notre première participation. Les préparatifs vont bon train. Nous y sommes en plein, avec des portes à portes, des réunions et autres activités », confie-t-elle.

Candidate indépendante, en alliance avec le Codem et l’APM en commune VI, Mme Berthé Minian Bengaly mise pour sa part sur sa proximité avec les populations de sa commune. « Je dispose d’une proximité avec la population. On ne se lève pas du jour au lendemain pour être candidat. C’est une conviction qui se développe au fil de la réalité que vous constatez auprès de votre communauté », soutient-elle.

« Je connais les besoins fondamentaux des populations de ma commune et les différentes pistes de solution pour résoudre leurs difficultés », ajoute celle qui est également Présidente d’une association œuvrant essentiellement pour le bien-être des femmes.

Chances limitées ?

Si les candidatures féminines sont en hausse en comparaison avec les précédentes élections législatives, les femmes espèrent également occuper davantage de sièges à l’Hémicycle au cours de la prochaine législature.

« Nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour faire beaucoup de communication concernant l’utilité et l’importance de la participation et de l’implication des femmes », affirme Habibatou Nagnouman Traoré, Présidente du Réseau des femmes leaders des partis politiques et des organisations de la société civile.

Selon le politologue Boubacar Bocoum, les chances des candidates ne sont pas très élevées, en raison de la configuration actuelle de la société malienne. « Aujourd’hui, pour être élu député il faut d’abord avoir une bonne capacité financière. Ce n’est malheureusement plus une histoire de conviction ni de programme. En plus, les femmes étant timides en politique et pour la plupart moins étoffées que les hommes en termes de compétences, il n’est pas très évident de les voir siéger en nombre à l’Assemblée nationale », pense M. Bocoum.

Un deuxième aspect de son point de vue, que semble partager Mme Berthé, pour laquelle les femmes ne devraient plus être des compléments sur les listes mais plutôt choisies essentiellement à cause de leurs compétences. « Dans certains cas de figure, il y a des femmes valables, représentatives, sur les listes, mais je déplore le fait que dans d’autres situations des femmes aient été juste prises pour compléter les listes et respecter les quotas », regrette la candidate.

Mais, pour Assétou Sangaré, le genre n’existe pas en matière de politique. « Pour moi, homme ou femme, nous avons  les mêmes rôles dans le développement de notre pays », estime la Présidente du PRD.

Accroitre les chances

« Nous allons organiser  des échanges avec les femmes des communes du District de  Bamako et d’au moins six régions, pour partager des astuces afin d’avoir plus de chances d’être élues », envisage Habibatou Nagnouma Traoré.

Mais, à en croire Boubacar Bocoum, pour que les femmes aient plus de chances d’être élues députées, il faudrait de façon générale mettre l’accent sur l’éducation citoyenne. « Le problème n’est pas celui ou celle qui se propose comme candidat ou candidate, mais plutôt l’électeur qui décide. Il faudrait donc que ce dernier comprenne les enjeux et connaisse les candidats sur lesquels compter et qui sont à même d’amener le pays à évoluer », conclut le politologue.

Germain KENOUVI

Journal du mali

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