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Législative de novembre et décembre 2018 : Vers le boycott actif de l’opposition ?

Dans une déclaration publiée, neuf  candidats malheureux à l’élection présidentielle, mettent en garde contre toutes les surenchères liées à l’impatience de futurs  députés nommés. Car, disent-ils, aucune condition n’est réunie pour un scrutin transparent et crédible.

 

Choguel Kokalla Maïga, Dramane Dembélé, Mamadou Traoré, Mohamed Ali Bathily, Mountaga Tall, Moussa Sinko Coulibaly, Oumar Mariko, Soumaïla Cissé et Daba Diawara ont fait mercredi une déclaration sur la ténue des législatives de novembre et décembre 2018.

Selon eux, “conscient des difficultés quasi insurmontables, voire de l’impossibilité d’organiser des élections législatives respectant le minimum démocratique dans les délais annoncés, le gouvernement de Soumeylou Boubeye Maïga, au lieu de prendre la courageuse décision de les reporter et d’organiser des concertations, a cherché à obtenir la caution de la Cour constitutionnelle pour un report’’.

Les frondeurs avancent des arguments. “Ainsi, dans une demande d’avis n° 884/PM-CAB du 10 septembre 2018 ont été pèle mêle évoquées des difficultés contextuelles d’ordre administratif et politique consécutives à l’opérationnalisation des nouvelles régions administratives, notamment leur représentation à l’Assemblée nationale et la nécessité de conduire les réformes qui s’imposent désormais relevant toutes de l’incurie du Gouvernement, qui s’ajoutent à toutes les irrégularités et fraudes évoquées en son temps par 18 candidats sur 24( soit les ¾ des candidats) qui ont participé à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018”, précise la déclaration.

“La Cour constitutionnelle, croyant gêner l’opposition politique qui a engagé des poursuites contre elle, a estimé ne pas rendre un énième service au pouvoir en donnant un avis positif”, poursuivent les candidats.

” Nous rappelons que le mandat des députés à l’Assemblée Nationale du Mali a été prorogé en 2012 sur la base d’un consensus politique des acteurs maliens consacré par l’article 7, c. de l’Accord-cadre du 6 avril 2012 relatif à la mise en œuvre de l’engagement solennel du 1er avril 2012. En outre, la Cour Constitutionnelle,  a, sur saisine du Premier Ministre et par avis N° 2012-003/CC du 31 mai 2012, prorogé le délai de l’intérim présidentiel jusqu’à l’élection d’un nouveau Président de la République. Les dispositions de la Constitution du Mali n’ayant pas été modifiées, il est curieux de voir la même Cour constitutionnelle repousser de façon péremptoire toute possibilité de prorogation de mandat des députés à l’Assemblée nationale. Nous rappelons également que le mandat du Haut Conseil des Collectivités du Mali a expiré depuis le 25 mars 2012 et que la Cour constitutionnelle elle-même a validé ce fait en permettant à ses membres non réélus conseillers municipaux de parrainer des candidats à l’élection présidentielle. Nous rappelons aussi que des élections communales n’ont pu encore se tenir dans de nombreuses communes. Un gage de la possible tenue de l’élection législative sur l’ensemble du territoire national aurait été le couplage des législatives avec les communales dans les localités où celles-ci n’ont pu encore se tenir”, peut-on lire dans la déclaration.

Pour les signataires de la déclaration, ‘’aucune élection régulière, transparente et démocratique ne peut -être organisée avant que ne soient corrigées les graves insuffisances et que soit mis à plat le système de fraude organisée à large échelle lors de la dernière élection présidentielle. L’élection étant la première institution qui fonde le système démocratique, il entre  dans la mission conférée par l’article 85 de la constitution à la cour constitutionnelle d’en être l’organe régulateur, c’est à dire de veiller à ce qu’existent les conditions qui garantissent la régularité, la sincérité et le caractère démocratique du scrutin’’ estiment-ils.

“Nous invitons par conséquent tous ceux qui ont en souci la consolidation de la démocratie au Mali, le confort de nos Institutions, la paix et la stabilité du Mali d’amener les organisateurs de l‘élection législative à surseoir à leur tentative de passer en force, de leur demander de dire aux Maliennes et aux Maliens la vérité sur l’impossibilité de respecter les dates annoncées”, ont-ils conclu en guise de protection.

Bréhima Sogoba

Source: L’Indicateur du Renouveau

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