Idriss Deby pourrait décider d’envoyer ses soldats au Sahel, dans la zone des trois frontières, Burkina Faso, Mali et Niger, pour soutenir les efforts des différentes forces qui y combattent les terroristes. Mais la classe politique du pays semble divisée par l’initiative et une controverse s’est installée alors que les forces de l’opposition s’interrogent face à la dangerosité de cette éventuelle expédition militaire.
Selon Jean-Bernard Padaré, membre du MPS, le parti au pouvoir, cité par RFI, « Si nous ne déployons pas nos troupes dans des pays africains frères, il ne faut pas que les Tchadiens s’étonnent qu’un jour nous soyons, à notre tour, attaqués. Pour sécuriser les Tchadiens, il vaut mieux aller combattre les djihadistes là où ils sont en ce moment. »
Des réticences
L’opposition du pays ne réfute pas totalement l’idée mais des questions subsistent pour autant. « Est-ce que le président Déby peut décider, seul, du sort des Tchadiens qu’il peut envoyer sur n’importe quel front en Afrique ? Il faut que ça cesse. Le Tchad ne doit pas être le pays fournisseur d’hommes ici ou là sans demander d’autorisation. Quand on envoie les enfants d’autrui au front, il faut quand même être informé des conditions. Est-ce qu’ils vont être payés, par qui, comment ? », s’est interrogé Saleh Kebzabo, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), cité par RFI.