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“Le secteur minier malien s’ouvre au pillage planifié”, dixit Abdoulaye Pona, président de la Chambre des Mines

Pour la toute première fois, la commission mixte des mines de l’Assemblée nationale du Mali a rendu une visite d’amitié et de travail à la Chambre consulaire des mines du Mali (CMM). En effet, ce jeudi 23 février 2017, avec à sa tête son président l’honorable Abdoulaye Fofana, cette commission composée pour l’occasion de 4 parlementaires étaient venus s’imprégner de l’état de notre jeune chambre, 5 ans après son installation.

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Entouré de plusieurs de ses proches collaborateurs, le président Abdoulaye Pona, en a profité pour saluer cette démarche de nos élus afin de s’enquérir de la situation de l’institution minière du Mali.

D’entrée de jeu, celui qui incarne l’intérêt de tous les acteurs du secteur minier en partenariat avec l’Etat en tant qu’interface, s’est montré très amer de ce qu’il qualifie de duplicité de quelques cadres avec les entreprises minières étrangères au détriment de l’Etat malien. Un Etat qui peine à relever la tête à cause de la morosité économique. Selon Pona, si pendant des décennies, il s’est battu corps et âme avec les siens, pour enfin obtenir la création de la Chambre, tout laisse cependant à croire que les autorités étatiques en charge du secteur ne semblent accorder aucune importance pour lui donner la place de choix qu’elle mérite. (Pas de subvention ; pas de cadre de concertation consensuel dans le cadre de la relecture pour d’élaboration d’un code minier digne de ce nom). Dans ces propos, face à une préoccupation des élus venus aux nouvelles, le futur potentiel candidat à sa propre succession a laissé entendre qu’il leur avait été promis une somme symbolique de 25 000 000 de nos francs comme subvention, pendant les 5 ans de la première mandature. Mais jusqu’à preuve de contraire, aucun centime de cette promesse n’a vu le jour. Alors cher lecteur, comprenez que cela n’a pas du tout été repos pour Pona et sa dynamique équipe de mission pour conduire les destinées de la jeunes chambre.

C’est devant des parlementaires étonnés face cet exposé que l’hôte du jour va dénoncer l’attitude peu honorable des responsables de tutelle, qui se soucieraient peu de la mise en place d’une politique minière cohérente de l’orpaillage, et des exploitations industrielles capables de mieux organiser le secteur au profit de notre économie. Le cas récent de l’exploitant Anglogold Ashanti qui, a-t-il déclaré, fait un chiffre d’affaire de 80 milliards de dollars américain et qui refuserait de s’acquitter de ses taxes envers l’Etat malien. Certaines personnes influentes encourageraient cet état de fait afin de se sucrer grâce aux enveloppes contenant plusieurs centaines de nos francs, toujours au détriment du trésor malien. Des pratiques contre toute attente, a déploré le patron de la Chambre, qui sont de nature à ligoter les nationaux au profit des compagnies étrangères qui le plus souvent posent des problèmes qu’elles n’en résolvent : problème d’écosystème, de santé… pour ne citer que ceux-ci.

Que faire pour palier ces soucis ? En réponse à cette question de nos élus, Abdoulaye Pona croit savoir que les plus hautes autorités doivent prendre le secteur minier avec plus de dextérité et parcimonie afin de donner à la chambre les armes dont elle a besoin dans le cadre d’assainir le secteur minier lequel, a-t-il souligné, devrait pouvoir se faire une importante réserve à l’instar des nations dites avant-gardistes pour leur économie nationale. Autrement, l’infatigable ouvrier du secteur minier malien dit craindre qu’à cette allure, si rien n’est fait pour réglementer le secteur, notre pays, pourtant l’un des greniers d’or mondial, va vers sa perte tandis que les multinationales qui opèrent dans l’anarchie sans que les bénéfices de leurs activités ne profite ni aux populations des zones d’exploitation, ni à l’économie nationale très affectée.

Le maître de la CMM, s’est indigné du fait que l’on s’amuse à mettre son institution devant les faits accomplis dans le cadre de la relecture des textes devant régir le secteur. Il propose la mise en place de coopératives, question d’ouvrir des couloirs de vente de l’or en toute transparence. Il va falloir également, a-t-il souhaité, que la chambre soit consultée et associée à l’octroi des permis d’exploitation, de même que les études concernant les surfaces d’exploitation minière. « Je crois savoir que nous avons détecté et découvert  plusieurs tonnes de bauxites dans notre sous-sol, alors j’estime qu’il faille développer les infrastructures tel que le chemin de fer qui viendra à point nommé faciliter l’exploitation et le transport de nos ressources minières et sous-terrain ».

Si l’on se souciait de l’intérêt supérieur de la nation au détriment des profits personnels, notre pays doit et peut s’auto suffire dans le secteur minier, qui à lui seul, représente la moitié de notre exportation.

Débutée à peine 10 heures de la journée, cette première rencontre, entre la CMM et la Commission  mines a pris fin une heure plus tard. Les parlementaires sont repartis, tout en prenant acte de cet exposé sans ambigüité livré par le président Pona concernant l’actualité de son institution et l’état du secteur minier malien. « S’il faut encourager l’investissement étranger dans le secteur, il ne faut pas le faire sur le dos du contribuable et des exploitants nationaux », a mis en garde le président.

Cette visite qui a eu lieu à quelque encablures du renouvellement du bureau de la Chambre consulaire de mines du Mali permettra à n’en point douter aux uns et aux autres de se rendre compte du travaille titanique que même Pona et son équipe dans un climat peu propice…

On peut d’ores et déjà poser la question de savoir si on doit changer une équipe qui est en train de gagner ? Dans le cas contraire, c’est toute une pyramide qui risque de s’écrouler.

 

La rédaction 

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