Les travailleurs du ministère des Affaires étrangères ont tenu, le mardi 16 avril, dans la salle de conférence du département, une assemblée générale extraordinaire. Il s’agissait de faire le point de la gestion de la grève de 96 heures mais aussi de s’insurger contre les propos tenus par le représentant de l’Etat à la négociation. C’était sous l’égide du secrétaire général du syndicat, Hassane Diallo.
Dès l’abord, le secrétaire général adjoint, Djibril Dansoko, a indiqué que le Syndicat libre des travailleurs du ministère des Affaires étrangères (Sytae) est un syndicat déterminé à atteindre ses objectifs.
Avant de dérouler le film des négociations, il a indiqué que le gouvernement a décidé d’ouvrir les négociations vingt-quatre seulement avant le début de la grève. «Jugez-en vous-même, la malice qui se trouve derrière ce comportement», lance-t-il à l’assistance.
Deux points sur trois ont été acceptés par le gouvernement. Quant au troisième point, qui concerne l’adoption du projet de statut du corps diplomatique et consulaire du Mali, il a été rejeté par le gouvernement. Le représentant de l’Etat a qualifié cette revendication «d’anticonstitutionnelle». «Ce qui n’est pas exact» rétorque Djibril Dansoko, qui affirme avoir donné le livret de la Constitution afin qu’il relève l’article qui interdit l’adoption du statut.
Le comble, selon le secrétaire général adjoint, le représentant du gouvernement a invité le Syltae à abandonner l’adoption du projet de statut au motif que les travailleurs du ministère des Affaires étrangères n’ont pas «de capacité de nuisance comme les enseignants, les médecins et les magistrats». Des propos qui ont provoqué de vives réactions dans la salle.
Les travailleurs se disent offensés et insultés et prévoient dans les prochains jours d’entreprendre toutes les actions nécessaires afin de montrer leur capacité de nuisance. Selon le secrétaire général adjoint, le représentant de l’Etat était venu pour faire de la figuration.
«C’était de la théâtralisation, tout sauf la négociation», a indiqué Djibril Dansoko. «Notre lutte est légitime et nous nous battrons pour cela», a souligné pour sa part le secrétaire général du Syltae, Hassane Diallo. Il se dit déterminé à ne rien lâcher jusqu’à l’adoption du statut.
«Nous avons des arguments qui militent à notre faveur», affirme-t-il, tout en expliquant que le statut concerne tous les travailleurs des Affaires étrangères. Le secrétaire général du Syltae a mis en garde l’administration des Affaires étrangères et celle de la fonction publique contre toute tentative d’intimidation d’un travailleur. «S’ils se hasardent à toucher à une personne, nous allons déclencher illico presto une grève illimitée sans préavis», a-t-il prévenu.
Les deux points sur lesquels le gouvernement s’est engagé sont : la relecture des décrets n°96-044/P-RM du 8 février 1996 et celui n°05-0464/P-RM du 17 octobre 2005. Il a promis de relire ces deux textes dans un délai de quarante-cinq jours. «Ce ne sont même pas des points de revendication, c’est juste nous mettre dans nos droits», clame Djibril Dansoko.
Abdrahamane Sissoko
Source: lepays