Les commandos ont pris part à une « vaste opération de harcèlement » des groupes terroristes. En fin mars dernier, le campement d’un groupe armé terroriste (GAT) fut démantelé par les commandos de la force Barkhane, déposés au sol par des hélicoptères NH-90 TTH Caïman et Cougar du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) « Hombori », avec l’appui de deux patrouilles de Tigre et de Gazelle.
Lors de cette opération, « plusieurs » jihadistes furent « neutralisés » et de nombreuses « ressources » armes, munitions et matériel de transmission ont été récupérées.
Quelques jours plus tard, et selon le même mode opératoire, les commandos français furent encore sollicités pour une nouvelle opération héliportée d’ »ampleur » lancée à titre préventif pour mettre hors d’état de nuite un GAT qui, a priori, préparait un assaut contre une garnison de la Force conjointe du G5 Sahel, dans le secteur de Boulikessi, Gourma malien.
Comme les autres groupements tactiques de Barkhane, qui ont enchaîné les opérations dans le Liptako-Gourma depuis le sommet de Pau du 13 janvier, les commandos et les hélicoptères du GTD-A « Hombori » ont maintenu leur tempo opérationnel.
Ainsi, très peu de temps après ces deux actions, les commandos de montagne du sous-groupement « Spartan » ont été engagé dans une nouvelle opération héliportée, conduite entre les 10 et 29 avril dans le Liptako malien, avec le concours précieux du Groupement Renseignement Multi-capteurs (GRM, relevant du COM RENS de l’armée de Terre). Selon le dernier compte-rendu de l’État-major des armées (EMA), l’objectif était de « harceler » les groupes terroristes.
Opération en trois phases
Cette « vaste opération de harcèlement » a connu trois phases distinctes. Dans un premier temps, il s’est agi de collecter des renseignements et de « consolider » sur la présence des GAT dans les secteurs. Puis d’analyser les informations obtenues pour ensuite intervenir sur les objectifs ainsi désignés, que ce soit par l’intervention au sol des commandos de montagne, déposés par les hélicoptères français, mais aussi britanniques (CH-47D Chinook) et danois (AW-101 Merlin) ou par des frappes aériennes réalisées par les Mirage 2000D et les drones MQ-9 Reaper.
« Face à des GAT évitant le contact, l’action combinée du GTD-A, des commandos et du GRM, aura permis de collecter des renseignements précieux et d’obliger l’ennemi à se dévoiler hors de ses zones refuges, permettant ainsi de le frapper depuis les airs avec l’appui des drones et des avions de chasse », explique en effet l’EMA.
Durant les 20 jours qu’aura duré cette opération de harcèlement, « plusieurs » terroristes ont été mis hors de combat, l’EMA se refusant toujours à donner le bilan précis des pertes infligées aux GAT. Cependant, on peut évaluer ces dernières « au doigt mouillé », en fonction des motos détruites – une dizaine – sachant qu’il faut compter généralement deux jihadistes par deux-roues [l’un pilote quand l’autre tient l’arme].
Par ailleurs, les commandos et les hélicoptères de Barkhane ont de nouveau été sollicités pour une opération conduite à 40 km au Nord de Gorom au Burkina Faso, au cours de la nuit du 27 au 28 avril, pour y « neutraliser » un GAT relevant de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Là encore, l’EMA n’a pas donné le bilan précis de cette opération de « neutralisation », si ce n’est qu’elle a permis de mettre hors de combat « plusieurs terroristes », de détruire des « véhicules à moteur » [pick-up et motos] et de saisir des armes ainsi que des téléphones, susceptibles de contenir des renseignements intéressants.
NORDSUD JOURNAL