Paul Kagamé est désormais le 16eprésident de l’Union Africaine. Cette organisation qui a vu le jour en 2002 est présidée de façon tournante chaque année. Ainsi, le Rwanda vient comme successeur de la Guinée dans ce fauteuil tournant.
Lors du 30esommet des chefs d’État Africains de l’Union Africaine qui s’est tenue du 28 au 29 janvierà Addis-Abeba, en Éthiopie, Alpha Condé fut détrôné au profit de Paul Kagamé qui assurera la présidence de cette grande organisation durant une année avant de le céder à son tour à un autre chef d’État du continent l’année prochaine.
Beaucoup de chefs d’État ont effectué le déplacement pour participer à cette grande rencontre. Parmi eux, certains étaient encore à leur première fois. Tel est le cas pour le tout nouveau président libérien Georges Weah, EmmersonMnangagwa du Zimbabwé, etc. La question de la corruption, de la mauvaise gouvernance, de la paix, des questions économiques, etc. ; ont été débattues lors de cette session.
Ce sommet peut être qualifié de « sommet réformiste » puisque non seulement il a été question de changement au niveau de la présidence, mais aussi question de réforme dans la gouvernance des pays Africains. Parmi toutes les reformes, la priorité du tout nouveau patron de l’organisation, Paul Kagamé, reste la réforme du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique). Ce partenariat est issu du 37esommet de l’OUA en Zambie en 2002. Le NEPAD est un partenariat visant à vaincre le sous-développement dans les pays africains en tissant un rapport entre eux et la communauté internationale. Ainsi, il est censé de vaincre la pauvreté, de soutenir l’autonomisation des femmes, etc.
Cependant, le NEPAD n’ayant pas pu jouer son rôle d’agence de développement, Paul Kagamé prévoit son remplacement par une Agence du développement de l’Union Africaine. C’est ce qui constituera la grande réforme de ce nouveau président.
Par ailleurs, si cet échec constitue la raison fondamentale pour faire disparaitre le NEPAD, alors, beaucoup d’autres organisations devront subir le même sort. Parmi celles-ci, nous mentionnerons cette Union Africaine ayant pour objectif cardinal le fédéralisme de tous les pays d’Afrique, la défense de l’intégrité territoriale de chaque pays à travers la promotion de la paix. Mais, qu’en est-il aujourd’hui de ces objectifs ? Le continent africain reste proie à une insécurité grandissante ; l’intégrité des territoires est menacée ; les droits de l’homme sont violés.
Il convient alors de profondément réformer cette institution qui nécessite de devenir réellement indépendante pour que l’Afrique puisse aspirer au développement à travers une exploitation bénéfique de ses ressources. Les objectifs de cette organisation, à savoir le développement de l’Afrique ne pourront pas être réalisés dans l’hypocrisie, l’indifférence de nos chefs d’États et des chefs de cette organisation. Dès lors, il est temps que l’Afrique s’assume en prenant ses responsabilités.
Fousseni TOGOLA, journaliste-blogueur à Doniblog
Le Pays