Les téléspectateurs de l’Ortm ont été surpris de voir le mercredi 4 juin sur les images du petit écran un leader comme Soumaïla Cissé, le chef naturel de l’opposition, extrêmement détendu, plaisantant avec le chef de l’Etat en faisant signe amicalement au premier ministre Moussa MARA, dont il demandait il y a peu la démission sur tous les toits, alors que d’autres leaders de l’opposition comme Tiébilé Dramé ou Modibo Sidibé devisaient tranquillement, dans une atmosphère empreinte de convivialité et de fraternité.
La politique, ce n’est pas la guerre et rien n’empêche des adversaires politiques que des différences idéologiques séparent et non des inimitiés personnelles, de se retrouver au chevet du Mali, à un tournant capital de son existence, comme actuellement, en cette période de crise, après les évènements du 17 au 21 mai à Kidal qui ont conduit à la signature d’un accord de cessez le feu avec les groupes armés rebelles conduits par le Mnla.
La question sécuritaire et de la paix étant l’affaire de tous, le président de la république Ibrahim Boubacar Keita a convié avant-hier au palais de Koulouba la classe politique, la majorité présidentielle et l’opposition déclarée, pour des consultations extrêmement importantes, par rapport à la situation actuelle d’une extrême gravité.
Les téléspectateurs de l’Ortm qui ne s’attendaient pas si vite à de telles retrouvailles, sont restés qui ébahis, qui ravis par le spectacle de la classe politique, opposition autour du chef de l’Etat, comme une grande famille. Une occasion de se parler les yeux dans les yeux et de se dire certaines vérités nécessaire à la bonne marche des affaires publiques et par rapport à cette crise du nord et de Kidal qui exacerbe la frustration et la colère du peuple. C’est non sans un sentiment d’espoir que la plupart des maliens ont vécu, à travers les scènes réconfortantes, comme dans une réunion de famille, d’un leader comme Soumaïla Cissé, le chef naturel de l’opposition, extrêmement détendu, plaisantant avec le chef de l’Etat en faisant signe amicalement au premier ministre Moussa MARA dont il demandait il y a peu la démission sur tous les toits, alors que d’autres leaders de l’opposition comme Tiébilé Dramé ou Modibo Sidibé devisaient tranquillement dans une atmosphère empreinte de convivialité et de fraternité.
Opposition dans son rôle
Cette opposition malienne quoiqu’on dise, était dans son rôle lorsqu’elle dénonçait, 100 jours ou sept mois après l’accession du président Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir, la gestion du régime Rpm et l’action gouvernementale, cela dans une analyse critique sans concession. Le Paréna de Tiébilé Dramé s’est distingué dans un tel exercice, de même le chef naturel de l’opposition Soumaïla Cissé, président de l’URD et dauphin d’IBK à la présidentielle de 2013, sur les médias, comme son parti groupe parlementaire dans l’analyse et la critique sans concession de Politique Générale du chef de gouvernement, le premier ministre Moussa Mara à l’Assemblée Nationale. Après les événements du 17 et 21 mai 2014, Soumaïla Cissé a demandé logiquement le démission du premier ministre pour avoir mal géré la situation à Kidal et son entêtement qui a mis l’Etat malien en mauvaise posture face aux groupes rebelles.
Les leaders du parti présidentiel en la circonstance ont pris la mouche et ont vertement répliqué par voie médiatique à ce qu’ils considèrent comme des procès d’intention et de la mauvaise foi de la part de ces contradicteurs patentés du régime. C’était de bonne guerre. Cette pratique où la majorité et l’opposition se titillent sur la gouvernance existe dans toutes les démocraties qui se respectent, mais il ne faudrait pas que cela déborde le cadre de la bienséance et du respect mutuel pour se perdre dans les fanges des débats d’égout et des attaques dans la vie personnelle des acteurs politiques en compétition.
Il est heureux que sous la houlette du chef de l’Etat, les protagonistes politiques aient accepté de mettre balle à terre. Cette paix des braves est sûrement le prélude à des concertations prochaines, étroites et suivies sur les grandes affaires de la nation dont la question de Kidal, la crise sécuritaire dans le Nord du Mali en général et la question des pourparlers avec le Mnla et les groupes armés rebelles du septentrion. Car en cette période de tous les dangers, il ne faudrait pas allumer au sud des divisions et une guérilla politiques qui seraient dommageables à la cohésion nationale et à notre démocratie apaisée, qui a besoin des ressources de tous ses fils, pour relever les périls de la rébellion touarègue et jihadiste qui menacent l’unité nationale et l’intégrité territoriale.
C’est pourquoi il ne serait pas étonnant que dans les jours ou les semaines à venir, le gouvernement et l’opposition arrivent à un consensus en établissant une plateforme pour un gouvernement de large ouverture sans exclusive, qui permettrait à cette dernière d’apporter une pierre bienvenue et pourquoi pas, un nouveau souffle à la gouvernance accablée de défis du régime du président Ibrahim Boubacar Keita, un démocrate dans le vrai sens du terme et un homme de dialogue qui met le Mali au-dessus de tout.
Oumar COULIBALY