A l’occasion de sa rentrée annuelle: 2018, le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest -Mali (REAO-Mali) a organisé le samedi 16 mars 2018 à Azalaï Hôtel Salam un diner-débat sur le thème : « Quelle politique industrielle pour un développement accéléré du Mali?». Animé par le Professeur Carlos Lopes, professeur d’économie à l’université Cape Town, ancien Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies, éminent Économiste classé N°1 de l’Année 2017 par le magazine Financial Afrik; la conférence s’est ouverte sous la présidence du Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, accompagné de Mohamed Aly Ag Ibrahim, ministre du Développement industriel ; Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances ; Houd Baby, président du REAO – Mali ainsi qu’en présence de nombreuses hautes personnalités.
On notait aussi la présence de nombreux chefs d’entreprises et de jeunes. Ainsi, dans son mot de bienvenue à cette conférence, à l’intention du public, Houd Baby, a indiqué que le choix du thème s’expliquait par le fait que l’industrialisation est une voie incontournable qui permet à un pays sous-développé de se développer d’une part, et d’autre part l’industrialisation globale endogène est la solution pour vaincre le chômage et la pauvreté des pays sous-développé.
Selon lui, c’est l’industrie qui permet la transformation des matières de base dans l’agriculture, dans l’élevage, et bien d’autres domaines, créant ainsi de la valeur ajoutée et des emplois supplémentaires. Surtout que les atouts ne manquent pas. Le Mali est le premier producteur de coton en Afrique, au cours de cette campagne agricole ; e Mali est le premier exportateur de bétail de la BCEAO ; le Mali est le premier producteur du riz de l’Uémoa ; le Mali est le 3ème producteur d’or en Afrique
A ses dires, nous devons avoir une vision prospective de notre croissance en bâtissant notre industrie sur la base de nos avantages.
Pour atteindre ces objectifs, a-t-il poursuit, nous estimons que nos décideurs publics doivent accorder une attention particulière aux 24 propositions de solutions de l’Organisation patronale de l’industrie malienne en vue de trouver une solution intuitive aux maux de l’industrie.
A en croire l’orateur, le Mali a un PIB de la manufacture de 6%, contre une moyenne de 11% dans la zone Uémoa avec un taux de 15% pour le Sénégal et 19% pour la Côte d’Ivoire ; un nombre d’unités industrielles de 800 unités dont seulement 100 unités dans le secteur formel quand le Sénégal et la Côte d’Ivoire comptent respectivement 3000 et 6000 unités industrielles formelles.
Le Mali est le premier importateur net de produits industriels dans l’espace Uémoa ; le déficit de la balance commerciale est près de 400 milliards de FCFA ; les industries tournent de 50% de leur capacité faute de débouché ; un déficit d’infrastructures et d’énergie
Au Reao, on se dit convaincu que l’auto-emploi peut contribuer à réduire d’une façon considérable le chômage des jeunes et que les entreprises qu’elles soient grandes, petites et mêmes informelles, sont les véritables créatrices d’emplois et de richesses. C’est ce qui permet à M. Baby de penser également que la jeunesse a une raison d’espérer au moment où le désespoir pousse les bras valides de notre pays à emprunter les terribles routes de l’immigration et du djihadisme.
Selon le conférencier, le Professeur Carlos Lopes, pour qu’un pays se développe, il faut avoir une pression fiscale. Or au Mali, le taux de la pression fiscale ne dépasse pas 14% et le taux mondial est de 45%.
Et d’ajouter que l’Afrique importe beaucoup de nourritures de l’étranger car pour lui, l’Afrique dépense 53 milliards de dollars pour acheter de la nourriture à l’étranger et près de 60% de yaourt consommés viennent de l’étranger.
Parlant du problème des noirs, il dira qu’un noir est tué toutes les 21 minutes au Brésil. Sur le plan du Produit intérieur brut (PIB), il a expliqué que l’Afrique est très en retard et notre PIB est sous-estimé. Même celui de l’Afrique du Sud est en retard.
Selon Carlos, pour se développer, il faut connaitre sa population. Or 60% de la population en Afrique n’ont pas de carte d’identité ou un certificat de naissance.
Gaoussou Kanté
La rédaction