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Le président sud-africain rentre précipitamment au pays en raison de manifestations violentes

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a quitté précipitamment jeudi un sommet du Commonwealth à Londres pour se rendre vendredi dans le nord-ouest de son pays en proie à de violentes manifestations contre la corruption et le manque de services publics.

« Pour suivre la situation dans (la province du) Nord-Ouest, le président a décidé d’écourter sa participation à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Londres, où il dirige la délégation gouvernementale », ont annoncé jeudi soir les services de la présidence sud-africaine.

Le sommet, qui réunit les dirigeants de 53 pays, se tient jusqu’à vendredi dans la capitale britannique.

M. Ramaphosa a « appelé au calme et au respect des lois dans la province » du Nord-ouest, selon un communiqué de la présidence. Il a demandé à la population d’exprimer ses revendications « par des moyens pacifiques plutôt que par la violence et l’anarchie », tout en exigeant de la police qu’elle fasse preuve « de la plus grande retenue » dans l’exercice de ses fonctions.

La situation était tendue vendredi matin mais sous contrôle à Mahikeng, chef-lieu de la province du Nord-Ouest, après une nouvelle nuit de violences, selon les médias locaux.

Depuis le début des incidents plus tôt cette semaine, des magasins ont été pillés, des véhicules incendiés et 23 personnes arrêtées, selon la police qui a demandé des renforts.

Une personne a été tuée jeudi, selon la chaîne d’informations eNCA, mais la police n’était pas en mesure de confirmer, dans l’immédiat, l’information.

Le président est attendu vendredi à la mi-journée à Mahikeng, épicentre des violences qui ont éclaté après la mort de deux habitants qui s’étaient vu refuser des soins dans une clinique à cause d’une grève.

Les manifestants protestent contre le manque de services publics et exigent la démission du Premier ministre de la province, Supra Mahumapelo, qu’ils accusent de corruption. Ce dernier est membre du parti du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie en 1994.

M. Ramaphosa, qui a succédé en février à Jacob Zuma, a fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités, alors que son prédécesseur est embourbé dans plusieurs scandales.

En raison des violences dans le Nord-Ouest, les autorités du Botswana ont fermé leur poste-frontière avec l’Afrique du Sud près de Mahikeng.

En Afrique du Sud, les brusques flambées de violence urbaine, désignées sous le nom d’ »émeutes pour l’amélioration des services publics », sont quotidiennes ou presque.

Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, elles soulignent les inquiétantes faillites de la « nation arc-en-ciel ». Dans de nombreux quartiers, l’accès à l’eau et l’électricité sont rares et les ordures s’entassent.

L’Afrique du Sud, première puissance industrielle en Afrique, affiche un taux de chômage de plus de 25% et une croissance au ralenti depuis plusieurs années.

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