Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a accueilli avec “un immense bonheur” la décision du président américain Barack Obama de réintégrer son pays au sein de Africa Growth and Opportunity Act (AGOA), après sa suspension consécutive au coup d’Etat du 22 mars 2012.
Le chef de l’Etat malien s’exprimait ainsi devant les organisations de la société civile venues lui présenter leurs voeux de nouvel an.
L’AGOA vise à soutenir le développement économique en Afrique en facilitant les exportations africaines vers les Etats-Unis. Il est également un soutien aux réformes démocratiques en Afrique subsaharienne.
Le président américain a signé l’acte de réintégration lundi dernier. Et selon un diplomate américain en poste à Bamako, cette mesure a été prise pour saluer “le retour à l’ordre constitutionnel ainsi que les progrès immenses réalisés par le pays en matière de démocratie”.
Après l’élection du président de la République, le Mali vient d’ élire les 147 députés de son parlement.
Avec l’AGOA, le Mali retrouve à partir du 1er janvier 2014 un statut de partenaire commercial privilégié des Etats-Unis.
“C’est vraiment un cadeau de nouvel an avant la date. Une bouffée d’oxygène pour les nouvelles autorités maliennes. Aujourd’ hui, l’économie malienne a besoin de toutes les ouvertures pour permettre au pays de vite se redresser et faire face aux défis de sa reconstruction”, souligne un conseiller au ministère malien de l’Economie et des Finances.
Selon les données de 2010 du Département américain du Commerce, les Etats-Unis importaient pour 6,3 millions de produits maliens. En retour, le Mali importait 37 millions de biens en provenance des USA. Ces importations portaient essentiellement sur des machines-outils et des produits pharmaceutiques.
Après l’AGOA, le souhait des autorités maliennes est la reprise du Millenium Challenge Corporation (MCC), un partenariat rompu en mai 2012 suite également au putsch militaire.
Le MCC a été conçu pour travailler avec les pays qui respectent les principes de la gouvernance démocratique et de l’État de droit.
De 2006 à 2012, ce programme avait travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement du Mali pour mettre en oeuvre un contrat d’investissement à hauteur de 460 millions de dollars, destiné à venir en aide à plus de 2 millions de Maliens pauvres.
Il incluait deux projets essentiels. Il s’agit du projet de modernisation de l’aéroport Bamako-Sénou afin de mieux connecter le Mali à l’économie régionale et mondiale, et le projet d’irrigation d’Alatona (bassin du fleuve Niger) pour accroître la productivité agricole dans la région.
Les Etats-Unis avaient annoncé au lendemain de la prise de fonction du nouveau président Ibrahim Boubacar Kéita, le 4 septembre 2013, la reprise de leur aide au Mali, à l’exception de leur assistance militaire.
Malgré l’interruption de leur aide au Mali en mars 2012, les Etats-Unis avaient apporté un appui logistique à l’opération militaire française “Serval” à partir de janvier 2013, visant à lutter contre les islamistes au nord malien.
source : Xinhua