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Le président IBK lors de son adresse à la nation à l’occasion du 59eme anniversaire de la fête de l’indépendance : “Le dialogue politique inclusif sera des plus fructueux si celles et ceux qui y participent ont le souci de construire le Mali”

A l’occasion du 59ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est adressé à la nation. 

Nous voici rendus à une étape importante de notre itinéraire : le cinquante-neuvième anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale et internationale. En cet instant solennel, nul ne devrait mésestimer la signification profonde de la date du 22 septembre 1960 ni la symbolique majeure attachée à ce jour où le Soudan indépendant devint la République du Mali. Ce jour n’aurait pas été n’eussent été la lucidité, l’abnégation, la détermination de nombreux compatriotes, hommes et femmes, de tous âges, de toutes conditions sociales, de toutes régions, prêts à perdre leurs vies pour donner vie à la Nation malienne, mus qu’ils étaient tous par la conscience aigüe de leur mission historique”, c’est ainsi que le président IBK a introduit son adresse à la nation.

Selon lui, il sied alors en ce jour que cette célébration commence par rendre hommage aux valeureux acteurs de notre histoire contemporaine, aux héroïques pionniers de notre indépendance sous le leadership du président Modibo Kéita et tous ses compagnons. Et de poursuivre que les mains nues, armés de la seule foi des bâtisseurs, ils ont fondé la République et fait du Mali un pays respecté sur l’échiquier africain et dans le monde. “Notre dette à leur égard restera. Par-delà le devoir de mémoire, notre fidélité à leurs idéaux de justice et de progrès nous commande de faire de la date du 22 septembre un moment d’introspection, j’allais dire d’audit, et d’un audit sans complaisance, des résultats atteints dans notre trajectoire collective en tant que nation héritière de leur fierté sourcilleuse et de leur attachement au progrès pour tous les Maliens”, a-t-il ajouté.

Pour IBK, loin donc de n’être qu’un devoir mémoriel auquel devrait se livrer la République, la célébration du 22 Septembre doit nous fournir l’occasion de nous rouvrir à nous-mêmes, de nous ressourcer, de nous rassembler et par la même occasion de recoudre notre tissu social. Et d’indiquer que le 22 septembre doit être le jour privilégié pour célébrer l’union des cœurs à laquelle toutes les traditions spirituelles présentes dans notre pays sont invitées, un rendez-vous de choix pour magnifier la solidarité, la fraternité, l’empathie, l’élan vers l’autre, le dépassement de soi par le culte de l’effort.

22 septembre, réaffirmation de l’engagement à réactualiser  le serment des pionniers

“Autant de qualités qui sont partie intégrante de notre identité et que nous avons l’impérieuse mission de préserver, de mettre à l’abri en ces temps où, hélas, elles sont sévèrement mises à mal par un monde dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est ambigu, paradoxal car capable de cruauté tout autant que de générosité, comme s’il se fut agi de deux faces d’une même médaille”, a-t-il laissé entendre.

A le croire, aujourd’hui plus que jamais, le 22 Septembre doit être synonyme de réaffirmation de notre engagement à réactualiser le serment des pionniers de notre indépendance et à consolider tous les maillons de la chaîne de solidarité que nous ne devons jamais cesser de former. “Du Kaarta à l’Adrar des Ifoghas, du  mont Manding à Tegargar, des  hauteurs du Tambaoura aux Falaises de Bandiagara, du Khasso au Songhoy, du pays des Balanzans à celui du Bourgou, du Wagadu au Kenedougou, le message doit être le même : nous avons en partage le 22 Septembre. Parce que précisément nous partageons un legs historique, nous avons en commun une obligation qui consiste à faire en sorte que, par son engagement pour la paix, par sa démocratie, par sa résilience face aux aléas de toutes sortes, le Mali soit de celles-là des nations qui forcent le respect”, a rappelé le chef de l’Etat.

De la lecture du président IBK, le Mali est une nation laborieuse, ambitieuse et résolue à se construire dans la durée, sans jamais se laisser divertir par des forces centripètes, ni se laisser détourner de sa trajectoire par des querelles idéologiques anachroniques. Et d’ajouter qu’une nation qui sait prendre la mesure de ses défis et s’emploie à les relever un à un, dans la conviction établie que nulle mer, nulle montagne, nul désert ne saurait résister à l’union et à l’unité d’un peuple, surtout quand ce peuple a le privilège, à l’instar du peuple malien, de bénéficier d’un héritage multidimensionnel et multiculturel de la dimension du nôtre.

De point de vue, c’est fort de cette conviction, aujourd’hui plus solidement ancrée que jamais, qu’ils ont formulé l’ambitieux et généreux dessein baptisé “Notre Grand Mali Avance”, et ils l’ont fait décliner par le gouvernement en plan d’actions dans ses diverses composantes depuis sa réélection et que l’Etat malien veille à mettre en œuvre avec toute la rigueur requise.

“Aujourd’hui plus que jamais, ma conviction est établie que, loin d’être un slogan ou une simple vue de l’esprit condamnée à rester à l’état de vœu pieux,  “Notre Grand Mali avance” est l’expression d’une rencontre entre une irrépressible volonté des Maliens à prendre leur destin en mains et un engagement irréversible de notre part à faire en sorte que notre pays, le Mali, s’engage résolument sur la voie d’un développement soutenu et inclusif. Parce que, aujourd’hui plus que jamais, je suis convaincu de la pertinence du projet sociétal sous-jacent à “Notre Grand Mali avance”, je voudrais vous assurer que jamais je ne serai avare d’efforts pour qu’il devienne réalité”, a renchéri IBK.

Ambition de construire un Mali prospère, intègre, réconcilié avec lui-même…

Pour le président de la République, si “Notre Grand Mali avance” n’a d’autre ambition que de construire un Mali prospère, intègre, réconcilié avec lui-même et avec tous les peuples épris de justice, force est de reconnaitre que sa réalisation se heurte aujourd’hui à des obstacles de tous ordres et en rencontrera d’autres demain, qui seront autant de défis à relever, notamment les obstacles sur lesquels bute la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation signé sous les auspices de la Communauté internationale entre l’Etat et les mouvements armés au Nord de notre pays. “Malgré les développements récents, dont la sortie de la première vague du DDR accéléré, au début de ce mois, des difficultés demeurent, inhérentes pour certaines d’entre elles à la nature même d’un tel accord, liées, pour d’autres, à l’incompréhension et par moments à l’intransigeance, de certains signataires”, a-t-il déploré.

Dans son réquisitoire, il dira qu’en ce jour anniversaire de notre indépendance, il a tenu à réaffirmer l’attachement du Gouvernement malien à cet accord, quitte à en discuter certaines dispositions, l’essentiel étant d’en conserver l’esprit. “Garant de cet accord et réaffirmant l’adhésion du Gouvernement à sa mise en œuvre, je voudrais renouveler mon appel à nos frères des mouvements signataires et les inviter à tout mettre en œuvre pour un retour à une normalité constitutionnelle et administrative dont l’absence hypothèque lourdement tous les efforts de développement. Mais autant est grande ma conscience des risques associés à ces difficultés, autant l’est ma confiance en l’aptitude des Maliens et des Maliennes à les surmonter”, a-t-il poursuivi.

Aussi, il a saisi l’occasion pour  exprimer sa totale disponibilité à tout mettre en œuvre pour élargir les bases du consensus inter-malien sans lequel nos efforts seront vains. Et de laisser entendre que sans un pays rassemblé et uni, nous ne pourrons relever avec succès les grands défis auxquels nous sommes confrontés.

Au sujet des revendications relatives au développement local et régional, il a demandé au gouvernement d’étudier les conditions d’organisation de conférences de développement dans chaque région du Mali. “Ces conférences régionales de développement seront des table-rondes avec la participation active des forces vives de chaque région, de la Diaspora malienne, des partenaires de la coopération bilatérale, multilatérale et décentralisée”, a déclaré le président IBK.

La renonciation à la violence, premier devoir des citoyens

Dans la même veine, il a lancé un appel à tous les acteurs de l’insécurité qui secoue le Centre de notre pays depuis quelques semaines. Il ajoutera que, certes, la demande de bonnes routes est légitime tout comme l’est le souci d’une meilleure gouvernance de nos ressources afin que chaque centime aille au précieux chantier du développement national. Pour autant, rappelle-t-il, le recours à la violence comme moyen de revendication de droits, que l’Etat est le premier à reconnaitre, ne saurait prospérer sans mettre en péril le contrat social. Car, en effet, si la République confère des droits, elle  impose également des devoirs dont le premier est la renonciation à la violence comme moyen d’expression.

Par conséquent, prévient-t-il, la violence qui tend à devenir un moyen de revendiquer, ne peut être tolérée. “Qu’il s’agisse des actes criminels dans le Nord, au Centre et partout ailleurs, ou des tragédies actuelles de Niono et Tombouctou, le seuil de l’intolérable est en train d’être franchi et si nous n’y prenons garde, ce sont les fondements même de notre société qui s’en trouveront ébranlés. C’est pour conjurer un tel spectre que j’ai instruit le Premier Ministre, chef du Gouvernement d’être à l’écoute des populations en effectuant des missions sur le terrain qui traduisent notre volonté décuplée d’être plus que jamais attentifs aux préoccupations des populations. C’est dans le même esprit, avec les mêmes visées, que j’ai nommé un Haut Représentant pour le Centre, en la personne de l’ancien Président Pr Dioncounda Traoré”, a renchéri IBK.

S’agissant toujours des défis, il précisera que pour relever le Mali, il lui vient à l’esprit les difficultés à assurer au dialogue national le caractère inclusif. Ainsi, il dira que pour que le Mali se ressaisisse, pour qu’il se regarde dans le miroir, pour qu’il s’ausculte, s’évalue, s’interroge et propose les solutions les plus consensuelles et les plus justes aux problèmes qu’il se pose, le gouvernement a apporté son aval à l’idée d’un dialogue inclusif qui devrait être un jalon capital dans notre cheminement démocratique et institutionnel.

“Ce dialogue sera des plus fructueux si celles et ceux qui y participent ont le souci de construire un Mali où il fera bon vivre parce les Maliens auront su, précisément à travers ce dialogue conciliant, trouver les voies et moyens les plus idoines pour affermir notre vécu institutionnel, renforcer les piliers de notre système démocratique, et revitaliser notre système social”, souligne-t-il. A en croire le chef de l’Etat, il attend de nouvelles idées pour revigorer et muscler son projet d’émergence.

     Synthèse de Boubacar PAÏTAO

Source:  Aujourd’hui-Mali

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