Sur la situation dans le pays, qui a d’ailleurs conduit à un bras de fer entre les autorités maliennes de la transition et les dirigeants de certaines organisations sous-régionales et bientôt sûrement internationales, le président Goïta s’est adressé aux Maliens, lundi 10 janvier. Dans un discours à la télévision nationale, il condamne le « caractère illégitime, illégal et inhumain » des sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, qu’il exhorte à un examen minutieux de la situation malienne. « Nous appelons la Cédéao, une fois de plus, à une analyse approfondie de la situation de notre pays en plaçant l’intérêt supérieur du peuple malien au-dessus de toute autre considération », a-t-il déclaré.
Ouvert au dialogue
Justifiant le chronogramme présenté à la conférence des chefs d’État de la Cédéao, le 31 décembre dernier, le locataire de Koulouba précise que « l’histoire sociopolitique de notre pays nous a appris à maintes reprises qu’il nous fallait impérativement revoir en profondeur notre système afin d’éviter un éternel recommencement ». Avant d’ajouter : « Nous avons tenu les Assises nationales de la refondation afin de recenser l’ensemble [des préoccupations du peuple] pour bâtir un Mali nouveau ». C’est sur la base des conclusions de ces ANR qu’un chronogramme a été présenté à la Cédéao, à travers une mission interministérielle auprès du président en exercice de l’institution, Nana Akufo Addo.
Malgré tout, rassure le colonel Goïta, « le Mali reste ouvert au dialogue avec la Cédéao pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes de l’organisation ». Car, précise-t-il, l’engagement des autorités de la transition pour un retour à un ordre constitutionnel sécurisé et apaisé n’a jamais failli.
« L’heure est au rassemblement »
En attendant, il appelle les Maliens à une union sacrée afin de surmonter cette période difficile. « L’heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusif » pour réaffirmer leur position de principe de défendre la patrie. Il les exhorte malgré tout au calme et à la sincérité, car « le chemin qui mène au bonheur est un chemin très dur ». Si la Cédéao et l’Uemoa se sont assumés, il faut en faire autant, demande-t-il, sans violence.
Des dispositions sont déjà prises pour faire face à ces sanctions, rassure-t-il.
Cette adresse à la nation a été précédée par un Conseil des ministres extraordinaire à Koulouba sur la même situation. Aussi faut-il le rappeler, dans la nuit du 9 au 10 janvier 2022, le gouvernement de transition, à travers un communiqué lu à la télévision nationale, a condamné ces sanctions et appelé les Maliens au calme.
Chiencoro Diarra