le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi en Algérie dans le cadre d’une visite de trois jours visant à apaiser les liens tendus entre les deux pays et à renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines.
Lors d’un point de presse conjoint tenu à Alger, M. Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ont convenu de donner un nouvel élan aux relations bilatérales en surmontant “la question de la mémoire” en référence aux 132 ans de colonisation française en Algérie, avant d’ouvrir de nouveaux horizons à la coopération stratégique.
A l’occasion, le président algérien a affirmé avoir discuté avec M. Macron de plusieurs dossiers, au premier rang desquels figure celui de la “mémoire”.
“Les discussions que nous avons eues dans la transparence habituelle montrent la particularité, la profondeur et la diversité des relations entre les deux pays qui touchent à l’ensemble des domaines, de la mémoire en passant par la coopération technique et économique jusqu’au dialogue et la coordination sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun”, a noté M. Tebboune.
Il a précisé qu'”il y aura de multiples visites bilatérales de hauts responsables afin de poursuivre le dialogue, de maintenir le dynamisme récent qui caractérise les relations bilatérales et de renforcer davantage la coopération dans divers domaines”.
“l’Algérie veut établir une nouvelle approche ouvrant la voie à un partenariat stratégique et global à la lumière du respect et de la confiance mutuels entre les deux pays”, a-t-il indiqué.
Il a également été question de la mise en place d’un “partenariat stratégique exceptionnel” entre l’Algérie et la France, a ajouté M. Tebboune.
Pour sa part, le président français a entamé ses déclarations en mettant l’accent sur la question de la mémoire, affirmant que les deux pays “n’ont pas choisi leur passé, mais ils doivent chercher à construire l’avenir pour le bien des nouvelles générations”.
Il a souligné que les deux pays devaient surmonter leur “passé douloureux” en discutant de toutes les “questions tabous” relatives à la période coloniale.
M. Macron a souligné que ses entretiens avec M. Tebboune portaient sur le renforcement du partenariat dans un certain nombre de secteurs, notamment l’économie, l’innovation, les startups, la culture et le sport.
Il a conclu que la situation dans la région du Sahel, y compris au Mali, a été discutée, saluant l’engagement de l’Algérie pour ses efforts dans l’établissement de la paix au Mali à travers l’Accord de paix et de réconciliation signé à Alger entre les parties maliennes.
Le chef de l’Etat français a entamé jeudi une visite de trois jours en Algérie. Il a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international d’Alger par son homologue algérien et un certain nombre de hauts responsables de l’Etat et des membres du gouvernement.
M. Macron est arrivé à la tête d’une importante délégation qui comprend des ministres et des hommes d’affaires. Plusieurs rencontres bilatérales entre ministres, hommes d’affaires et industriels algériens et français sont programmées au cours de cette visite.
En fait, la coopération énergétique est l’un des domaines clés dont les deux parties discutent, car la France cherche à sécuriser suffisamment son approvisionnement en gaz naturel face au conflit en Ukraine.
La France arrive en tête des pays investisseurs hors secteur des hydrocarbures de l’Algérie. Ces entreprises, au nombre de 500 génèrent 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Elles activent dans divers domaines dont l’énergie, la banque, l’agriculture, la santé, la pharmacie, l’éducation et la culturel.
Mais un chemin relativement long reste à parcourir pour Alger et Paris afin de rehausser leurs relations bilatérales, dont leur passé “douloureux” commun qui comprend 132 années de colonialisme français dans la nation nord-africaine.
Par ailleurs, les relations bilatérales ont été frappées par une rupture diplomatique en septembre dernier en raison de la décision de Paris de réduire le nombre de visas accordés aux responsables algériens et des déclarations controversées de M. Macron sur l’histoire de l’Algérie. En réponse, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris et fermé son espace aérien aux avions militaires français. Après trois mois de crise diplomatique, les deux pays ont alors décidé de renouer le dialogue politique.