Le 20 juin 2018 au Palais des Sports, sise ACI 2000, l’Honorable Oumar MARIKO et son parti SADI ont appelé la presse pour informer l’opinion nationale et internationale de la saisine qu’ils ont déposée le 04 juin 2018 à la Cour de Justice de la CEDEAO en vue de l’annulation de la nouvelle loi électorale. Ils ont aussi fait part de leurs inquiétudes sur le déroulement du processus électoral dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal, Ménaka et Kayes susceptibles de créer un conflit post électoral au Mali.
La nouvelle loi électorale n° 02- 2018 – 014 continue de faire couler beaucoup de salive et d’encre dans le camp de l’opposition malienne. Après l’opposition dite démocratique et républicaine, c’est le tour de l’opposition dite « révolutionnaire » d’après Oumar Mariko, de monter au créneau, pour dénoncer avec force, les imperfections et le caractère discriminatoire de cette nouvelle loi.
L’Honorable Oumar MARIKO, conférencier principal a relevé trois points essentiels qui constitueraient des points d’échauffement de cette nouvelle loi électorale :
1°) Les assesseurs par bureau de vote ; 2°) Les cartes d’électeurs biométriques ; 3°) Le moment inopportun à laquelle, la nouvelle loi électorale a été votée, comparée à celle prévue par la CEDEAO.
En plus, l’Honorable Oumar MARIKO a fait part des inquiétudes du parti SADI sur le déroulement du processus électoral dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal, Ménaka et Kayes.
Les assesseurs dans chaque bureau de vote
La nouvelle loi électorale a prévu deux assesseurs par bureau de vote : un pour la majorité présidentielle et un autre pour l’opposition.
En ce qui concerne les assesseurs, Honorable Oumar MARIKO a dit : « La notion d’assesseurs pris en charge par l’Etat, l’un pour la majorité et l’autre pour l’opposition est à notre avis, inopérante dans ce cas-ci. Car les candidatures à l’élection présidentielle sont individuelles et le fait de prendre en charge seulement les assesseurs pour seulement deux candidats, est une injustice flagrante à moins qu’il s’agisse déjà d’un début de codification de la bipolarisation de fait de notre espace politique entre le RPM et l’URD ».
Les cartes d’électeurs biométriques
Quant aux nouvelles cartes d’électeurs biométriques proposées par l’opposition et validées par l’Assemblée Nationale, elles ont été bottées en touche par l’Honorable Oumar MARIKO et son parti SADI en ces termes : « La nouvelle loi sur les cartes d’électeurs biométriques permet la circulation simultanément de deux types de cartes d’électeurs : la carte Nina et la nouvelle carte d’électeurs dite biométrique. Il s’agit là pour nous des facteurs qui créent la confusion et favorisent la contestation, car ce système hybride est potentiellement porteur de fraudes ».
Comme preuve de cet argument, Oumar Mariko a cité le cas de certains de ces militants qui n’ont pas vu leurs noms sur la liste électorale.
« A Kolondjièba, nous avons des militants qui n’ont pas vu leurs noms sur la liste électorale qui vient de partir là-bas. Les gens qui ont voté régulièrement », a-t-il précisé.
Pour conclure, il dit : « De toutes les façons, la base du fichier qui a servi aux cartes Nina, c’est la même base de données qui a permis la confection des cartes d’électeurs biométriques. Donc, cela veut dire que, c’était inutile de faire de nouvelles cartes d’électeurs », a conclu l’élu de Kolondiéba.
Les raisons de la saisine du parti SADI
Afin de donner un caractère juridique à sa saisine du 04 juin 2018 déposée à la Cour de Justice de la CEDEAO, l’Honorable Oumar MARIKO et le parti SADI ont évoqué le dispositif de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance qui dit que : « Une loi électorale n’est pas modifiable à six mois avant les élections ». (Voir Protocole A/SP/1/2/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO).
Or, la nouvelle loi électorale a été votée à quelques deux mois avant les élections », a clamé l’Honorable Oumar MARIKO.
La position des juristes sur la saisine
Les avocats, Me Mariam Diawara, et Me Issa Coulibaly, ont appuyé et défendu de façon mordicus, la position de SADI vis-à-vis de cette nouvelle loi électorale.
Me Issa Coulibaly : « Je dis tout simplement qu’il y avait une opportunité de saisir la cour de la CEDEAO d’une requête. Car, ce que certains n’ont pas dit haut, le parti SADI a osé le dire tout haut. C’est-à-dire, les insuffisances de cette loi électorale ont été décriées dans les couloirs, nous le savons, mais les gens n’ont pas eu la force nécessaire pour le dire haut afin que cela soit rectifié. Et nous estimons que c’est à plein droit que le parti SADI a saisi la cour afin que cette loi électorale ne puisse pas être utilisée. Parce que le but est de démontrer que cette loi électorale a été taillée à la mesure du pouvoir et de ses alliés. Si tel est le cas, nous disons que cela ne sera pas les bonnes élections. Il sera beaucoup plus intéressant que le Mali, en réalité parte avec l’ancienne loi que nous estimons, ne devait pas être révisée à un moment autre, qu’elle n’était pas révisable ».
Me Mariam Diawara « Le parti SADI nous a saisi de cette nouvelle loi sur la loi électorale qui ne permet pas à l’Etat de bien organiser les élections pour 2018.
Au terme de l’article 2 alinéa 1 du protocole de 2001 portant sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO, il est dit :Aucune réforme de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédent les élections sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».
Or, le Président Oumar MARIKO a dit qu’il n’a pas été consulté et si le député a été consulté, il doit consulter sa circonscription. Nous savons tous que cela n’a pas été fait. Ne serait ce que cet article 2 alinéa 1 de la CEDEAO doit faire mobiliser le peuple malien pour arrêter ce gouvernement qui veut nous amener à la dérive ».
Le parti SADI a voté contre cette nouvelle loi électorale
« Le parti SADI, après avoir voté contre cette loi ; après avoir fait une conférence de presse pour dénoncer cette loi, a saisi aujourd’hui la cour de la CEDEAO pour l’abrogation de cette loi. Nous voulons qu’on revienne à loi de 2016. Même-ci, nous avions voté contre cette loi de 2016, elle a quand même été votée dans les formes. Celle de 2018 n’a pas été votée dans les formes et nous n’avons pas participé, ni à la conception, ni à l’élaboration », a clamé haut et fort l’Honorable Oumar Mariko.
Les inquiétudes du parti SADI sur le déroulement du processus électoral dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal, Ménaka et Kayes.
Au cours de cette Conférence de Presse, l’Honorable Oumar Mariko et le parti SADI ont fait part de leurs inquiétudes sur la situation sécurité dans les zones citées ci-haut et qui risqueraient d’avoir des influences négatives directes sur les élections à venir. Oumar Mariko l’a dit en ces termes : « La situation dans cette partie du pays est caractérisée par des affrontements permanents entre les forces armées maliennes et les groupes armés terroristes. Dans la même partie du pays, le phénomène des affrontements intercommunautaires s’amplifie au point de représenter la principale menace pour notre nation. Les visites en grande pompe du Premier Ministre dans ces régions et les engagements à désarmer les milices ont eu peu d’effet sur la situation sécuritaire. Le recours fréquent des groupes terroristes aux explosifs, la présence de plusieurs armés non étatiques, font qu’aucune campagne électorale autrement que dans les centres urbains n’est possible.
L’absence de l’administration dans plus de 75 arrondissements, ne permet d’envisager la tenue d’un scrutin sur la totalité du pays. Le parti SADI remarque que le régime d’IBK et Soumeylou Boubèye Maiga est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Confiant en sa capacité de répressions dont un échantillon a été servi au peuple malien le 02 juin 2018 et une des faces rugueuse est apparue à Kégnéba les 12 et 13 juin 2018. Le parti SADI attire l’attention du peuple malien et de la communauté internationale sur le danger que font planer IBK et Soumeylou Boubèye Maiga sur notre pays en préparant des conditions de fraudes massives et en se préparant à la répression de toute contestation ».
Etaient présents aux côtés de l’Honorable Oumar Mariko : Honorable Amadou Araba Doumbia, Secrétaire à la Communication de son Bureau Politique, Maître Mariam Diawara, Avocate et Maître Issa Coulibaly, Avocat. L’Ambassadeur de la République du Venezuela Son Excellence Monsieur Oscar Ernesto Romero a honoré de sa presse à cette conférence de Presse.
Pépin Narcisse LOTI, stagiaire
Source: Mali Demain