Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, le président de la Plateforme Doublé IBK 2018 se prononce sur l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur le second tour de l’élection présidentielle, de grandes actions menées par leur regroupement durant la campagne, de leur projet de marche demain samedi et surtout des attentes et de l’avenir de la Plateforme après la réélection de leur candidat Ibrahim Boubacar Kéïta à la magistrature suprême.
Aujourd’hui Mali : Quel est le sentiment qui vous anime après l’arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant la victoire de votre candidat IBK pour un second mandat ?
Abakary Touré : C’est un sentiment de joie et de fierté qui m’anime. Je ne peux que me réjouir de cette confirmation de la Cour constitutionnelle qui donne gagnant notre champion, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est le lieu pour moi de saluer et de féliciter le peuple malien pour le travail abattu. Aussi, je salue l’ensemble de nos militants et des 865 associations et mouvements de jeunesse et de groupement de femmes de la Plateforme doublé IBK 2018, pour le dévouement et l’engagement dont ils ont fait montre du début jusqu’à la fin de la campagne. Aujourd’hui le résultat est là avec la large victoire de notre candidat avec plus de 67% au second tour.
Pouvez-vous nous rappeler des grandes actions que vous avez eu à mener durant cette campagne ?
Nos actions ont porté sur deux ou trois éléments. Dans un premier temps, nous nous sommes organisés avec l’ensemble des organisations et associations qui sont venues de partout, je vous informe qu’il ya même des partis politiques qui font partie de notre plateforme. Dans un second temps, nous avons mis sur place des stratégies de mobilisation des Maliens à la base, des stratégies de campagne surtout. Et notre troisième action s’est déroulée le jour même du scrutin à travers la facilitation de nos militants à accéder aux différents bureaux de vote. Ce sont ces différentes actions combinées qui ont permis à notre plateforme de mobiliser plus de 100 000 voix en faveur du président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Est-ce que la non reconnaissance de la victoire d’IBK par son challenger Soumaïla Cissé n’entache pas un peu cette victoire de votre candidat ?
Aucunement, la non reconnaissance du nouveau président de la République par son challenger Soumaïla Cissé ne peut pas entacher cette belle victoire. Mais malgré tout, après la proclamation des résultats, nous avons eu le triomphe modeste. Vous savez, du début jusqu’à la fin du processus, personne de notre camp n’a voulu manifester une quelconque joie après la proclamation des résultats. Je pense que le candidat Ibrahim Boubacar Kéïta, quand vous regardez l’échiquier politique malien, est le candidat le plus serein, le plus modeste et n’a jamais appelé ses partisans à descendre dans la rue après les résultats. Je pense que l’opposition doit se ressaisir, elle est dans l’erreur. Car quand elle refuse de reconnaître l’arrêt de la Cour constitutionnelle, je trouve cela paradoxal car c’est cette même Cour qui a validé la candidature du candidat Soumaïla Cissé et cela sans problème. Aujourd’hui au Mali, nous sommes face à une opposition violente, méprisable, qui nie tout ce qui est valeur démocratique qui a été mise sur place depuis des années. Pour nous, après l’arrêt de la Cour constitutionnelle, la présidentielle est derrière nous et vous avez eu à le constater, le président de la République a été félicité par l’ensemble de la classe politique malienne, la communauté internationale. De mon humble avis, je trouve que nous sommes face à une opposition en débandade, en perte de crédibilité vis-à-vis des Maliens, elle a non seulement du mal à digérer sa défaite, mais aussi à faire adhérer les Maliens à leur cause, en atteste la marche qu’elle a organisé et qui n’a pu rassembler grand monde.
Et pourtant, cette même opposition compte battre le pavé demain pour dénoncer ce qu’elle appelle l’enlèvement de leur camarade Paul Boro et la fraude électorale. Quelle analyse faites-vous de cette nouvelle marche ?
Je pense que cette opposition a beaucoup marché. Elle doit s’asseoir pour un temps de réflexion. Pour preuve, l’opposition a marché avant les élections entre les deux tours du scrutin et continue de marcher au terme du processus électoral. Si vous marchez et ça ne donne absolument rien, il faut changer de stratégie et revenir à la raison à travers la discussion, le dialogue. Je pense que, de nos jours, Soumaila est pris en otage par son entourage avec des gens qui n’ont absolument rien à perdre.
Comme qui ?
Ils sont nombreux, je ne veux citer de noms, mais je sais que c’est son entourage. Sinon ces agissements ne sont propres à Soumaïla Cissé. Je pense que l’opposition doit accepter la main tendue du président IBK car il ya beaucoup de défis et nous devons tous nous donner la main pour faire avancer ce grand pays et surtout que les législatives aussi pointent à l’horizon. Et ce que je conseille à cette opposition, c’est qu’elle commence à préparer les législatives, sinon elle risque de connaitre la même débandade comme à la présidentielle. Car il faut dire vrai, lors du dernier scrutin, l’opposition n’a pas battu campagne, elle est restée à Bamako ici en entretenant des activistes afin d’insulter le président de la République et les leaders religieux.
Et pourtant des observateurs ont révélé des incohérences dans plusieurs bureaux de vote du nord du pays où seul votre candidat a eu la totalité des voix. Vous trouvez cela normal ?
Nous ne pouvons pas confirmer de telles calomnies qui sont véhiculées sur les réseaux sociaux par l’opposition puisqu’elle n’a aucune preuve. Nous nous en tenons au résultat donné par la Cour constitutionnelle par ce que nous sommes démocrates, républicains, nous voulons la survie de nos institutions, il faut soutenir nos institutions. C’est pourquoi d’ailleurs, pour ne pas laisser le monopole de la rue à l’opposition, je lance un appel et propose à tous les patriotes d’organiser demain, samedi, une grande marche patriotique de soutien aux institutions de la République, au président de la République, à la Cour constitutionnelle, c’est aussi une marche de soutien au vote du peuple malien.
Deux marches le même jour dans la capitale, est-ce que ce n’est pas une provocation de votre part car le risque d’affrontement est réel entre les deux camps ?
Non, pas du tout ! Ce n’est pas une provocation et il n’y aura pas d’affrontement parce que Bamako est vaste et leur itinéraire est déjà connu. Notre objectif c’est de ne pas laisser le monopole de la rue à cette opposition moribonde, il faut que la majorité silencieuse rompe le silence pour soutenir les institutions.
Après la réélection du président IBK quelles sont aujourd’hui vos attentes ?
En tant que jeunes, si nous avons accepté d’accompagner le président de la République pour un second mandat, nous savons que durant le premier mandat il a eu à faire face à beaucoup de difficultés, notamment sur le plan sécuritaire, de développement, de progrès, mais malgré aussi toutes ces difficultés, il a eu à rehausser le Mali à un niveau acceptable sur le plan économique. Malgré ces difficultés, notre pays a regagné sa première place de pays producteur de coton, je pense que ce sont des acquis qui doivent être consolidés. En termes d’attente toujours, il y a quelque chose qui nous frappe tous en tant que jeunes, surtout le chômage. En accompagnant le président de la République durant ce mandat, nous souhaitons mettre un accent particulier sur la promotion de la jeunesse car il a dit que son second quinquennat est celui de la jeunesse. Autres attentes, ce sont notamment dans le domaine sécuritaire et le développement économique du pays où il faut que, durant ce second mandat, beaucoup d’investisseurs viennent créer des emplois au profit des jeunes.
Avec la réélection du président quel avenir pour IBK doublé 2018 ?
C’est vrai qu’IBK doublé 2018 a été porté sur les fonts baptismaux avec l’objectif de faire réélire le président de la République. Cet objectif étant atteint, l’avenir de la Plateforme est entre les mains des présidents des différentes associations et mouvements membres.
Par Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali