Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a appelé dimanche 31 juillet au soir les militaires au pouvoir au Mali à retourner à la légalité «dans les meilleurs délais». «Je demande aux dirigeants actuels du Mali de retourner à la légalité dans les meilleurs délais. De donner la parole au peuple et d’aller vers des élections, a lancé le chef de l’État algérien dans un entretien télévisé à la presse locale. Tant que l’accord d’Alger ne sera pas appliqué, les problèmes au Mali persisteront».
L’Algérie, qui partage avec son voisin du sud quelque 1400 km de frontières, a pris une part active à l’accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste pour mettre fin à la guerre au Mali, mais son application reste aléatoire. «Le terrorisme existe au Mali mais une partie est fabriquée», a accusé le président algérien estimant que certaines parties ne veulent pas que la situation s’améliore et que la dégradation de la situation au Mali «aiguise les appétits de certains États» qu’il n’a pas nommés. Il a souligné que l’Algérie était prête à aider le Mali économiquement et politiquement.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel a été secoué par deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le Nord.
Le pays reste le théâtre d’attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda (dont certains chefs sont des Algériens) et à l’État islamique, et de violences d’autres acteurs armés, milices d’autodéfense ou bandes de malfaiteurs.