Le Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA a entamé une tournée du 22 au 26 mars 2018 dans les régions du nord et du centre du pays. De Tessalit, Soumeylou Boubeye MAIGA s’est rendu successivement à Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti, Koro, Bankass, Bandiagara et Djenné. L’objectif de cette mission gouvernementale est de s’imprégner sur les préoccupations des populations en vue d’y apporter des solutions, selon un communiqué de la primature.
Il est un secret de polichinelle que de toutes les étapes prévues lors ce périple, celle de Kidal était la plus attendue. Pour rappel, lors de la crise de 2012, la région de Kidal et bien d’autres localités avaient été conquises par des rebelles et alliés.
En la faveur des conclusions issues des négociations conduites sous l’égide de la CEDEAO à Ouagadougou, l’intégrité territoriale du Mali et le retour de l’Etat avaient été acquis. En effet, les différentes élections présidentielles et législatives ont pu s’y tenir.
En mai 2014, lorsqu’il était Premier ministre, Moussa MARA en accord avec le Président de la République, avait effectué une visite à Kidal. Pour avoir refusé la demande de certaines chancelleries occidentales consistant à demander la permission à la Coordination des Mouvements de l’Azawad avant de fouler un sol (Kidal) où l’autorité de l’Etat avait été consentie, le Premier ministre Moussa MARA et sa délégation ont fait l’objet d’agressions sous le regard complice et coupable de forces étrangères y présentes.
Soumeylou Boubeye MAIGA qui était en son temps, Ministre de la Défense n’avait pu se rendre à Kidal avec son Premier Ministre Moussa MARA pour des raisons de santé.
Au cours de cette visite du PM Moussa MARA à Kidal, nous nous rappelons comme si c’était hier que la MINUSMA n’a pas voulu apporter son assistance à une mission officielle du gouvernement malien pour lui faire suivre ses injonctions comme si l’Etat du Mali était sous sa tutelle.
Par fibre patriotique, le PM Mara a exigé le respect des symboles de l’Etat et a opposé un non sans retour à la soumission de la République du Mali aux rebelles qui avaient reconnu l’intégrité territoriale du Mali et accepté la présence de l’Etat dans l’accord de Ouagadougou.
Aujourd’hui si l’on se réfère aux conditions dans lesquelles, la visite de l’actuel Premier s’est déroulée à Kidal, il y a lieu de s’indigner. C’est tout le Mali qui a été insulté à Kidal lors du passage de Soumeylou Boubeye MAIGA. Comment ?
Il est établi que l’indivisibilité du Mali fait l’objet d’un large consensus au sein de la majorité des maliens. Par conséquent, elle doit être respectée et défendue par ceux qui les représentent. Il en est de même pour les symboles républicains qui forgent l’unité et la cohésion nationales.
Dans le cadre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, les différentes parties impliquées se rejettent mutuellement, depuis un certain temps, la faute concernant les retards constatés dans sa mise en œuvre.
L’on se rappelle même récemment des accusations sur la scène internationale que la CMA avait portées contre le gouvernement malien pris pour principal responsable de cette lenteur. Elles ontvalu plus tard des menaces de sanction de la part des Nations Unies vis-à-vis du gouvernement du Mali.
Sur le même registre, il est profondément déplorable de voir que ce gouvernement n’ose pas lever le ton pour rappeler à l’ordre des groupes armés en l’occurrence la CMApour ses manquements à l’accord.
Tout le monde a vu le drapeau de la République du Mali et celui de l’imaginaire République de l’Azawad côte à côte pendant la visite éclair du PM Soumeylou Boubeye MAIGA à Kidal. Une situation révoltante face à laquelle, le PM et sa délégation semblaient complètement indifférents.
Selon les allures de cette visite, le PM MAIGA semble avoir échangé la garantie de fouler le sol de Kidal sans anicroches contre son silence sur les insultes adressées à la nation malienne par la CMA à travers sa propagande indépendantiste qui viole de manière flagrante l’accord signé en 2015, consacrant l’intégrité du territoire national et l’autorité de l’Etat sur toute son étendue.
Ajoutons que cela ne fut point une surprise pour ceux qui avaient objectivement analysé cette visite de Soumeylou Boubeye MAIGA perçue dès le départ comme un symbole pour son égo même au détriment de la République qu’une sincère volonté d’assister les populations.
Il est évident que cette visite n’est aucunement un plus dans le processus de paix. Elle est plutôt l’expression d’un homme en quête de promotion politique sur un terrain où il a osé banaliser l’Etat au nom duquel il est en mission et surtout face à des individus (CMA) qui ne porte presque pas le Mali dans leur cœur.
La rédaction
Par Midi-Info