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Le Premier ministre Modibo Keïta à Kigali : LE MUSEE DU GENOCIDE, UNE INVITE A LA RECONCIATION ET A LA PAIX

paul kagame president rwandais modibo keita premier ministre chef gouvernement reunion conference sommet kigali En séjour dans la capitale rwandaise depuis lundi dans le cadre du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), le Premier ministre Modibo Keïta a visité mardi, à la mi-journée, le Centre mémorial du génocide rwandais, inauguré en 2004, et bâti à la mémoire des victimes de la guerre civile que le pays a connue en 1994.
Pour rappel, le génocide du Rwanda s’est déroulé d’avril 1994 à juillet 1995, faisant plus de 250.000 victimes. Le massacre des Tutsis et des Hutus modérés par des extrémistes hutus, fut commis dans le cadre d’une guerre civile opposant le gouvernement de l’époque au Front patriotique rwandais (FPR). Le régime du président Juvénal Habyarimana, mort dans le crash de son avion abattu au dessus de la capitale, était dominé par les Hutus. Quant au FPR, dirigé par Paul Kagamé, l’actuel président, il était à dominante tutsi.
Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l’Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l’armée contre l’agression militaire du FPR et massacrer les Tutsis de l’intérieur du pays.
Le régime du président Hayarimana perdit la guerre civile au profit du FPR mais ses soldats et ses miliciens ont perpétré un génocide contre les Tutsis et les Hutus modérés. C’est à la mémoire des victimes de ce génocide que le Centre mémorial a été bâti par le régime actuel.
Accompagné par un guide nommé Bonheur Pacifique, Modibo Keita a visité pendant une trentaine de minutes le Centre mémorial qui est un musée disposant de nombreuses salles où sont exposées des archives inédites retraçant toute l’histoire du génocide rwandais, avant, pendant et après les évènements. Dans l’une des salles, des dizaines de photographies en noir et blanc et en couleurs de divers formats des victimes : hommes, femmes, vieillards et enfants, sont accrochées aux murs. Dans une autre, le visiteur peut voir des vêtements ainsi que des objets personnels (pièces d’identité, colliers, etc) de certaines victimes.
Des ossements humains sont exposés dans une pièce tandis que dans une autre, des postes de télévision fixés au mur, diffusent les témoignages de certains survivants du génocide. Après la visite guidée, Modibo Keïta a signé le livre d’or du musée : « J’ai effectué la visite sous la conduite d’un guide dont la passion et la force de conviction sont palpables. Nous avons arpenté les couloirs d’une galerie, tiraillés entre la peur du présent de l’homme, l’angoisse d’un passé traumatisant et l’inquiétude d’un futur que, heureusement, le peuple du Rwanda s’efforce de construire. Puisse partout dans le monde, l’humain triompher dans l’homme. Vive félicitation pour le peuple rwandais ».
A l’issue de la visite, Modibo Keita a confié qu’il en était sorti « réconforté dans l’idée et du rôle et de la place des musées dans nos sociétés ». « Nous avons l’habitude de visiter des musées consacrés aux objets qui sont encore en service dans nos foyers, les mortiers, les balafons etc. Ce musée aujourd’hui nous met en présence de nous même, l’homme en présence de son destin. Il nous met en présence de l’équilibre qu’il faut établir entre la part d’humanité que nous avons et la part de l’animalité que nous avons », a indiqué le Premier ministre qui a salué le courage et la bravoure du peuple rwandais qui doit servir de leçon pour tous. « C’est ici une leçon, après avoir subi un tel traumatisme, vécu des scènes d’une horreur sans précédent, que le peuple rwandais puisse se réconcilier, se regarder dans les yeux, est une leçon de grande portée, non seulement pour le Rwanda, pour l’Afrique et pour le monde », a appuyé Modibo Keita.
Faisant un parallèle avec la quête de la paix et de la stabilité dans notre pays aujourd’hui avec la mise en œuvre de l’accord d’Alger, le chef du gouvernement dira que « tous les peuples qui ont eu à nourrir la guerre, à nourrir la violence, doivent comprendre que l’avenir de l’homme réside dans l’homme, dans la paix, dans la réconciliation et dans l’espoir de l’homme ». Avant de quitter les lieux, Modibo Keïta a déposé une gerbe de fleurs devant la fosse commune où sont enterrées des centaines de victimes du génocide du Rwanda.

Envoyé spécial
S. TANGARA

source : Essor

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