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Le pas de trop

La présence de civils et d’officiers français de la Minusma et de Barkhane ( ?) assis au milieu des dirigeants de la CMA ou obséquieusement débout lors de la parade militaire à l’occasion du récent congrès du HCUA à Kidal, a choqué tous les Maliens qui en ont vu les images abondamment relayées sur les réseaux sociaux.

 

Ces personnages, dont l’un, le visage illuminé par un large sourire, a congratulé, un vigoureux serrement de mains à l’appui, le chef de ceux qui passent pour être des  » ex-rebelles  » mais dont l’intention belliqueuse s’est, une fois de plus, étalée au grand jour, ce 25 octobre, sont censés être au Mali pour contribuer à faire avancer et consolider le processus de paix.

Qu’ils s’acquittent mal de cette tâche, c’est l’évidence. Depuis plus de quatre ans que l’Accord pour la paix et la réconciliation a été signé, il s’embourbe, se sclérose, se fossilise par la seule faute de ces champions de la retractation : ils vouent aux gémonies le soir ce qu’ils ont acclamé le matin. Ce qui frappe l’accord d’immobilisme. Et bientôt d’obsolescence.

Et que font leurs amis et protecteurs occidentaux ? Ils se taisent. A défaut de rester emmurés dans le silence, ils votent à l’ONU des sanctions, vrais épouvantails à moineaux. Et lorsque, des partis politiques maliens, de la société civile, du gouvernement, des voix exaspérées s’élèvent pour dire :  » Ça ne peut plus continuer, relisons l’accord pour en retenir ce qui est réalisable et jeter aux orties ce qui ne peut l’être  » ce sont les mêmes amis et protecteurs qui s’indignent, protestent, sermonnent, mettent en garde, menacent :  » L’accord est bon. Il ne faut surtout pas y toucher «

Ce manège, cette manigance continuera-t-elle jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que l’ONU considère la situation suffisamment pourrie, intenable, pour voter une résolution proclamant «  la république de l’Azawad  » ?

A l’évidence la présence de représentants civils  et militaires de la Minusma et de Barkhane – si ça se trouve- à la parade du HCUA dans une plaine de la capitale de l’Adrar des Ifoghas est le signe que pour les Occidentaux, les  Français en particulier, Kidal est déjà une entité étatique différente de celle du Mali, avec son armée qu’il faut saluer débout pour lui conférer toute la respectabilité et toute la considération qu’elle mérite.

C’est le pas de trop qu’ils viennent de franchir dans leur mépris pour la souveraineté du Mali, a contrario leur collusion avec ceux qui restent accrochés à leur rêve débile d’établir un émirat médiéval et obscurantiste au nord du Mali pour en faire une terre bénie pour la  déstabilisation et la féodalisation de l’ensemble sahélo-saharien.

Le dialogue national attendu dans les jours ou semaines à venir est l’occasion pour les Maliens de tous bords et de toutes sensibilités de poser la question du retour de Kidal dans la mère patrie. Et, du coup, lever l’hypothèque d’une  partition du pays.

Et si cela doit passer par une révision de l’Accord en quelque disposition que ce soit, il appartient au peuple malien d’en décider.

Cette décision ne saurait être prise nulle part ailleurs qu’à Bamako

Saouti HAÏDARA

Source: l’Indépendant

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