Tandis que les réseaux sociaux s’enflamment sur un faux communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies annonçant la fin de la Minusma pour le 30 juin et son retrait définitif du Mali pour le 31 décembre, le Parti du Bélier blanc (avec tous les risques de confusions liées à la Tabaski) «encourage les autorités transitoires à poursuivre un dialogue constructif avec le Secrétaire Général et le Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour trouver les compromis nécessaires en vue du renouvellement du mandat de la MINUSMA ».
Dans un communiqué publié le samedi 24 juin, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) a souhaité attirer l’attention des autorités de la transition et de l’opinion publique nationale sur le fait que les militaires originaires des pays d’Afrique représentent 55% des 11 676 soldats déployés sous le drapeau de l’ONU ; de même que les policiers africains constituent 62% des 1 588 membres de «UN Police» au Mali.
Par ailleurs, estime le Parti de Tiébilé Dramé, «la plupart des 306 Casques bleus et des fonctionnaires civils des Nations-Unies morts au Mali et pour le Mali sont originaires du Tchad (79 morts), de la Guinée (26 morts), du Togo (26 morts) du Burkina Faso (25 morts), du Niger (25 morts), d’Égypte (17 morts) et du Sénégal (16 morts).
Le Mali qui a tant bénéficié de la solidarité de l’Afrique et du monde depuis les débuts de la crise multidimensionnelle en 2012 devrait se garder de s’engager dans la voie d’un isolement croissant en nous coupant des pays frères dont la sollicitude à notre égard ne s’est jamais démentie ». Comme si les soldats maliens n’ont jamais été sous le drapeau de l’ONU ou de la CEDEAO volant au secours d’autres nations. Si on nous aide aujourd’hui, c’est parce qu’on a aussi aidé d’autres, depuis le temps de Modibo Keita.
Appréhendant les conséquences humanitaires liées à un départ précipité de la MINUSMA, le PARENA rappelle que la mission onusienne «apporte, en effet, un soutien logistique et sécuritaire à la réalisation des programmes d’assistance humanitaire des agences et des ONG. Un retrait brusque des Casques bleus perturberait, sans doute, l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations nécessiteuses ».
Selon le PARENA, « en dix ans, près d’un millier de projets à impact rapide (réhabilitation et construction de ponts, de centres de santé, d’écoles et de points d’eau) d’une valeur totale de 24 milliards de francs CFA ont été réalisés et directement financés par la MINUSMA pour soulager les difficultés quotidiennes des populations civiles dans plusieurs contrées du pays ». Comme si elle a été déployée pour combler un vide humanitaire.
Au titre de l’aide humanitaire, le mandat de la Minusma est très clair : « À l’appui des autorités maliennes, contribuer à créer des conditions de sécurité propices à l’acheminement sûr de l’aide humanitaire sous la direction de civils, conformément aux principes humanitaires, et au retour volontaire, en toute sécurité et dans la dignité, des déplacés et des réfugiés, ou à leur intégration locale ou leur réinstallation, en étroite coordination avec les acteurs humanitaires, y compris les organismes compétents des Nations Unies ».
Qu’à cela ne tienne, le Parena estime que «toutes ces réalités devraient être prises en compte dans le cadre du dialogue en vue du renouvellement du mandat de la mission de l’ONU. Les griefs du Mali peuvent et doivent faire l’objet d’échanges et de discussions jusqu’à l’atteinte des compromis nécessaires en vue du maintien d’une présence onusienne ayant comme objectifs : la stabilisation, la protection des civils, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, le soutien à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et le soutien au retour à la légalité constitutionnelle».
PAR MODIBO KONE
Source : Info Matin