C’est hier jeudi 27 décembre 2014 que s’est ouverte la première session du Cadre Partenarial d’Orientation et de Suivi de l’Emploi et la Formation Professionnelle. Pour l’occasion, le Premier ministre Oumar Tatam Ly qui présidait la cérémonie, a prononcé un discours rassurant car plein d’espoirs.
D’entrée de jeu, le Premier ministre Oumar Tatam Ly a témoigné de son réel plaisir à présider cette première session du Cadre partenarial d’orientation et de suivi de l’emploi et de la formation professionnelle, un organe consultatif dont les missions sont entre autres :
– Emettre des avis et faire des recommandations sur toutes les questions d’intérêt national relatives à l’emploi et à la formation professionnelle et sur leur réglementation ;
– Veiller à la mise en cohérence des interventions entre les départements techniques en matière d’emploi et de renforcement de capacité d’une part, et d’autre part entre les départements techniques et les autres intervenants(PTF,ONG, et Associations) ;
– Suivre et évaluer les politiques publiques en matière de promotion d’emploi et de développement des compétences et en particulier des programmes en exécution.
A l’entame de ses propos, il a tenu à féliciter tous les membres présents pour le choix et la confiance portés sur eux, et adresser à tous ses sincères remerciements. Plus spécifiquement, il a témoigné aux organisations patronales, syndicales, de la société civile et aux Partenaires Techniques et Financiers sa profonde gratitude pour leur disponibilité et engagement aux côtés de l’Etat.
Selon le Premier ministre Oumar Tatam Ly, les questions d’emploi et de qualification des ressources humaines ont constitué, depuis près de trois décennies, pour notre pays, des préoccupations majeures. En vue d’y apporter des réponses appropriées, des stratégies ont été mises en place, des réformes entreprises et des projets mis en œuvre.
Il est heureux de constater, a-t-il poursuivi, que notre pays s’est doté de cadres référentiels à travers l’adoption d’une Politique Nationale de l’Emploi et d’une Politique Nationale de Formation Professionnelle avec comme objectif de disposer d’une vision sur le sujet et des programmes et projets cohérents pour contribuer au recul du chômage et de la pauvreté.
Le choix de l’emploi et de la formation professionnelle dans le Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP) parmi les domaines d’intervention prioritaires de l’Etat atteste si besoin en était, de la place et de l’intérêt accordés à la création d’emplois massifs et de qualité. Il traduit la volonté du gouvernement de concevoir des politiques où le partenariat Public/Privé est fortement affirmé, a-t-il déclaré..
Selon le P.M, beaucoup de jeunes et d’adultes demeurent confrontés au chômage et au sous emploi, privant du coup notre pays de ressources contributives à la croissance économique. Des statistiques récentes, affirme-t-il, ont révélé que :
– les diplômés en situation de chômage sont au nombre de 86 558 (Source DNE) ;
– le taux d’absorption de diplômés par le marché de l’emploi est de 11,73 (Source DNE) ;
– 20% des enfants n’accèdent pas au système éducatif formel alors que notre pays connaît un taux de croissance démographique de 3,6%;
– 81% des effectifs de l’Enseignement Technique et Professionnel sont dans le privé où les formations sont à dominance tertiaire;
– près de 32% de la population active travaillent dans le secteur informel non agricole avec une insuffisance de qualification.
Ces chiffres nous interpellent tous et exigent de nous un changement de comportement, des approches novatrices et davantage d’efforts de mutualisation, a indiqué le Chef du Gouvernement.
Mieux connaitre le marché de l’emploi et ses évolutions, cerner les caractéristiques du chômage et du sous emploi, appréhender le degré de vulnérabilité des actifs des secteurs productifs et les besoins en qualification et compétences pour l’économie, des ressources humaines, développer des filières compétitives, renforcer les capacités du secteur formel et améliorer le niveau d’organisation et de performance du secteur informel restent les grands défis à relever, a rappelé M. Ly.
En effet, a-t-il soutenu, au regard de l’acuité du chômage, du sous emploi et de l’insuffisance de qualification des ressources humaines, qui ne sont pas une fatalité, le gouvernement, à travers le MEFP, est déterminé à imprimer une évolution significative qui s’est traduite par une série de reformes institutionnelles parmi lesquelles on peut citer :
– l’adoption de politiques nationales de formation professionnelle et de l’emploi ;
– le Programme Décennal de Développement de la Formation Professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE) qui est l’opérationnalisation en plan d’actions sur dix ans, de la Politique nationale de formation professionnelle ;
– la création d’un Institut National d’Ingénierie de formation ;
– la création d’un Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ;
– la création d’un Cadre Partenarial d’Orientation et de Suivi de l’Emploi et de la Formation Professionnelle qui nous vaut d’être réunis aujourd’hui.
Et le P.M d’indiquer : « Avec les réformes institutionnelles, du cadre juridique et réglementaire ainsi que la mise en œuvre du PRODEFPE, le Gouvernement s’inscrit dans une nouvelle stratégie, dont les objectifs lui ont été assignés par le Président de la République, son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, qui se déclinent comme suit :
– créer 200 000 emplois en cinq ans ;
– développer une formation professionnelle de qualité permettant de répondre aux besoins de notre économie et contribuant à l’insertion des jeunes »
Pour sa part, le PM a assuré l’assistance de sa totale disponibilité à accompagner toute initiative tendant à favoriser la création massive d’emplois et la qualification des ressources humaines.
La session du Cadre partenarial d’orientation et de suivi de l’emploi et de la formation professionnelle en cours procède, selon M. LY, du souci d’offrir aux acteurs public et privé de l’emploi et de la formation professionnelle, un espace de dialogue de haut niveau, de partage et de prise de décision sur les questions qui touchent l’emploi, le développement des qualifications des ressources humaines dont notre pays a besoin et la problématique de la certification et de la validation des acquis professionnels.
A cet effet, les thématiques qui seront abordées lors de cette session sur les défis et perspectives de l’emploi et de la formation professionnelle, sur la certification et pour un meilleur partage du Programme Décennal de Développement de la Formation Professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE) doivent permettre non seulement de mesurer les efforts entrepris, d’apprécier les acquis et les faiblesses, mais aussi d’analyser les écueils pour nous projeter dans l’avenir.
Et le Premier ministre d’inviter les différents services financiers chargés de la gestion de la contribution forfaitaire à accélérer la mobilisation et le reversement intégral des taxes dédiées aux structures chargées de la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle pour leur permettre de faire face aux défis de l’employabilité et du développement des compétences des actifs dans l’économie en général et celles des jeunes en particulier.
Tirant les leçons des vingt dernières années, que la question du développement des compétences, et celle de l’employabilité des jeunes sont apparues comme des préoccupations majeures, le PRODEFPE se présente comme une réponse-formation adaptée aux besoins de notre économie. Ce faisant, dira M. Ly, il vise à corriger les faibles capacités de réaction de notre économie à s’ajuster aux mutations profondes. Fondé sur une approche nouvelle et la généralisation de l’Approche par Compétence (APC), il permet l’avantage d’organiser les interventions en matière de formation professionnelle, d’aller à une mutualisation des moyens, et de les coordonner pour qu’elles aient des impacts mesurées et visibles sur l’économie et la lutte contre la pauvreté. Il permettra aussi le développement d’un secteur privé dynamique de formation professionnelle, d’une offre décentralisée de formation dans des métiers porteurs ainsi qu’une plus grande facilitation de l’insertion socio professionnelle, a indiqué M. Oumar Tatam Ly. Avant de réitérer les remerciements du Gouvernement à l’ensemble des partenaires sociaux ainsi qu’aux PTF pour leur accompagnement et leur concours techniques et financiers qui n’ont pas fait défaut lors de la phase d’élaboration du PRODEFPE.
Il a profité de l’occasion pour informer ses interlocuteurs que le Gouvernement organisera très prochainement une Table ronde des bailleurs de fonds dans le cadre de la recherche du financement du PRODEFPE. Il fonde l’espoir que l’accompagnement des PTF sera constant et effectif. Et le P.M de marteler : « Donnons la chance aux jeunes d’aujourd’hui par notre soutien accru pour qu’ils deviennent les véritables bâtisseurs du Mali de demain ».
C’est sur cette note d’espoir qu’il a déclaré ouverte la première session du Cadre Partenarial d’Orientation et de Suivi de l’Emploi et la Formation Professionnelle et a souhaité plein succès aux travaux.
Mamadou DABO
SOURCE: Zénith Balé