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Le nord du Mali annexé : L’aveu d’impuissance du pouvoir

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Le gouvernement a publié mercredi dernier un communiqué annonçant « de concentrations militaires et même d’avancée de troupes des groupes armés dans certaines localités du nord du Mali… ». Ce n’est ni plus, ni moins qu’un aveu d’impuissance du pouvoir politique. Au lieu d’aller défendre notre pays, le gouvernement de Mara se contente de publier un communiqué laconique à Bamako.

 

Dans ce communiqué, le gouvernement appelle aussi la communauté internationale à assumer ses responsabilités. « Face à la gravité de la situation, le Gouvernement appelle la communauté internationale, notamment la Minusma, présente sur le terrain, à constater ces faits et à assumer toutes ses responsabilités, conformément aux dispositions de l’accord de cessez-le-feu et à la résolution 2164 du Conseil de Sécurité, notamment la protection des civils… », précise le communiqué.

 

Depuis les évènements des 17 et 21 mai derniers, les échecs et les humiliations s’enchainent pour le gouvernement, pour l’armée malienne et pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le dossier du nord a échappé au pouvoir d’IBK à cause de l’imprudence de son Premier ministre, Moussa Mara. Qui, contre l’avis des partenaires du Mali dans la gestion de la crise du nord (Serval et Minusma), s’est entêté à effectuer une visite à Kidal, déclenchant ainsi une guerre aux conséquences imprévisibles pour la République. Le résultat est aujourd’hui sans appel. Après la défaite de l’armée malienne et l’abandon de la région de Kidal aux groupes armés, le Mali est en passe de perdre sa souveraineté sur l’ensemble des régions de Gao et de Tombouctou (lire en pages 4 et 5 nos articles publiés dans L’Aube n°625 du 19 juin et 630 du 07 juillet 2014). C’est la conséquence de la gestion chaotique du dossier du nord par IBK et Mara.

 

Aujourd’hui, la réalité surgit sur la place publique. Et les Maliens ne peuvent que constater les dégâts. Le chef de l’Etat avait promis de régler la crise du nord et de restaurer aux Maliens leur honneur. Sa gestion de la crise du nord fut la plus humiliante des 50 dernières années.

 

Le communiqué du gouvernement reconnait, de manière implicite, une impuissance des pouvoirs publics. « Devant la situation ainsi créée, le Gouvernement tient à assurer les populations qu’il prendra toutes les mesures à sa disposition pour éviter une escalade qui constituerait une menace à leur quiétude… ».

 

De quelles mesuress’agit-il ? Faire la guerre ou signer la partition du pays ? Les groupes armés ont commencé à violer l’accord de Ouaga, et le cessez-le-feu (dès le lendemain de sa signature), en occupant des localités du nord, en dehors de Kidal. L’alerte a été donnée maintes fois. Le gouvernement l’a ignoré. C’est maintenant que Moussa Mara se rend compte des conséquences de son imprudence et de son arrogance. L’évidence est là. Le gouvernement Mara ne peut pas dégager les bandes armées. Incapable de mettre l’armée malienne dans les conditions de sécuriser le septentrion, il en appelle aujourd’hui à la communauté internationale. Pourtant, celle-ci était bien là quand il avait décidé d’aller à Kidal, contre et pardessus tous les avis.

 

Pendant que l’armée est sous équipée, le président de la République s’offre le luxe de s’acheter un Boeing, donne des contrats de plusieurs millions de FCFA pour sa sécurité, distribue des marchés à tour de bras, réhabilite sa résidence privée… Pendant ce temps, les Maliens triment et s’interrogent. Le Mali est en train de perdre sa souveraineté sur les régions du nord. Les partenaires financiers, fâchés par les gros mensonges au sommet de l’Etat, ont fermé les robinets. La réduction des budgets des ministères n’a pas pu masquer la déchéance du gouvernement de Moussa Mara. Rien ne va plus. Et cette propension des groupes armés au nord du Mali tombe comme un couperet sur la tête de nos compatriotes, sonnés par l’aveu d’impuissance du pouvoir. Et ils doivent se résigner. Ils ne peuvent pas compter sur le gouvernement actuel à apporter des solutions à la crise du nord.

 

Idrissa Maïga

SOURCE: L’Aube

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