Selon plusieurs sources concordantes, de nouvelles tensions ont éclaté, le vendredi 11 juillet 2014, dans le nord de notre pays, précisément autour des localités d’Anéfis, à une centaine de kilomètres de Kidal et de Tabankort. il s’agirait d’une zone contrôlée par le Mnla.
Justement c’est ce groupe armé qui a révélé à travers l’un de ses membres, Moussa Ag Assarid, que le vendredi dernier “vers 5h du matin, un de nos postes avancés a été attaqué par une coalition déjà identifiée et formée du Mujao, de milices pro-gouvernement malien et d’éléments de l’armée malienne.”
De sources informées auprès des populations de la zone, ces combats auraient fait de nombreux morts, des véhicules calcinés et des blessés.
En parlant de “milices pro-Gouvernement malien”, le Mnla a accusé la tendance dissidente du Maa d’être parmi ceux qui ont attaqué son poste avancé. Ce mouvement a rejeté cette accusation et affirme n’avoir fait que se défendre et repousser leurs agresseurs.
L’état-major des forces armées maliennes a lui aussi démenti toute implication des soldats maliens. “Il y a bien eu des affrontements entre groupes, mais nous n’y sommes en aucune manière mêlés”, déclare l’état-major des forces armées. En effet, selon des sources concordantes, depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu signé le 23 mai dernier, les militaires maliens n’auraient pas quitté leurs positions dans le village d’Almoustarat.
L’ONU CONFIRME LA VERSION DE L’ÉTAT-MAJOR DES FORCES ARMÉES MALIENNES
Hervé Ladsous, le secrétaire-général adjoint de l’Onu en charge des opérations de maintien de la paix, a confirmé la version de l’état-major des forces armées, en déclarant notamment que: “J’observe que l’armée malienne est absente de la région depuis deux ou trois mois. Je pense qu’il y a d’autres acteurs.” Aussi l’Onu a-t-elle annoncée une enquête pour déterminer ce qu’il s’est passé.
Hervé Ladsous a par dénoncé le fait que “certains groupes armés ne respectent pas les accords de cessez-le-feu et c’est quelque chose qui est évidemment un grand sujet de préoccupation”. C’était au terme d’une visite à Gao, principale ville et quartier général de la force onusienne dans le nord.
Un autre responsable de l’Onu, l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahel, Hiroute Guebré Sellassié, a souligné avant-hier samedi à Ouagadougou la nécessité de régler la crise au Mali par un dialogue entre les protagonistes. « Nous pensons que la façon de régler ce problème est d’amorcer un dialogue entre les Maliens pour trouver une voie de sortie de crise », a déclaré la diplomate éthiopienne à l’issue d’une audience avec le président du Burkina Faso Blaise Compaoré.
Ces évènements et ces propos tenus par Hervé Ladsous interviennent quelques jours après que le Président IBK et le Gouvernement Moussa Mara aient dénoncé des “concentrations militaires et même d’avancées de troupes des groupes armés dans certaines locaités du nord du Mali”. Dans un communiqué, le Gouvernement Moussa Mara a jugé ces “actes” d’“inadmissibles” et constituent “des violations de l’Accord de cessez-le feu du 4 juin 2014 e de résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies”.
Lesdits évènements interviennent également à moins d’une semaine du lancement du dialogue inclusif inter-maliens, annoncé pour le 16 juillet 2014, à Alger. Un dialogue que le Gouvernement malien aura avec les groupes armés Mnla, Hcua et Maa et auquel assistera certains groupes représentants les communautés sédentaires du nord du Mali.
Ces évènements constituent-ils de mauvais signes pour le dialogue inclusif inter-maliens? Les jours à venir nous édifierons.
Baba SANGARÉ
SOURCE: Nouvel Horizon