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Le Nigeria, premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les échanges économiques entre la France et le Nigeria ont doublé depuis dix ans. Le géant ouest-africain avec ses 225 millions d’habitants occupe désormais la première place en tant que partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne et le quatrième en Afrique derrière le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Une centaine d’entreprises françaises y sont présentes et emploient plus de 10 000 personnes, principalement dans les secteurs clés du pétrole et du gaz. La dynamique française est aussi visible dans les secteurs de la banque, des infrastructures et de la logistique au Nigeria.

La France est aussi l’un des premiers investisseurs étrangers au Nigeria, avec un stock d’investissement qui s’élève à dix milliards de dollars. Avec plus de deux milliards d’euros investis au cours des dix dernières années (chiffres de 2021) par l’intermédiaire de l’Agence française de développement, la France est le deuxième plus grand créancier bilatéral du Nigeria, après la Chine.

Loin des critiques pointant le recul de l’influence française sur ce continent, le Nigeria, première économie d’Afrique, veut renforcer ses liens avec la France, par le biais du secteur privé. Pour Paris aussi l’objectif est clair : conquérir de nouveaux marchés, loin de son aire d’influence traditionnelle.

Démultiplier les investissements

Dans le sillage de la visite du président Macron en 2018 et du lancement du conseil d’affaires France-Nigeria, une initiative visant à renforcer les relations commerciales, plusieurs accords de principe ont été signés ce jeudi 23 novembre à Lagos entre des entreprises nigérianes et françaises, dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et de l’innovation technologique, marquant la volonté de la France de renforcer ses investissements au Nigeria.

En visite pour deux jours dans la capitale économique du pays le plus peuplé d’Afrique, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur français, Olivier Becht, accompagné d’une dizaine d’entreprises françaises, a participé à un sommet économique entre la France et le Nigeria et a notamment supervisé la signature de ces accords. « Le Nigeria est un partenaire clé pour la France », son « premier partenaire commercial en Afrique subsaharienne » et « une centaine d’entreprises françaises » y sont présentes qui emploient « plus de 10 000 personnes dans le pays », a-t-il martelé, avant d’annoncer la présence du Nigeria pour la première fois au Salon international de l’agriculture de Paris en février prochain.

Cinq accords de partenariat avec les entreprises Compagnie Fruitière/Raedial Holdings, Danone/Koolboks, Echosys/Rensource et Watt Renewables et Bpifrance/Access Bank ont été signés jeudi dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et de l’innovation technologique. « Le Nigeria est un pays qui a du potentiel, surtout depuis la promesse d’ouverture du gouvernement actuel », a expliqué à l’AFP Didier Mas, directeur technique Afrique à la Compagnie Fruitière, essentiellement présente en Afrique francophone, qui espère s’associer à Raedial Holdings pour cultiver de la banane dans l’État de Cross River, au sud du pays.

Bpifrance a de son côté signé avec Access Bank « une lettre d’intention » pour développer leurs activités respectives en France et au Nigeria. « Bpifrance a retenu notre attention, car elle a une grande influence dans le secteur financier », a déclaré à l’AFP Michael Wenegieme, responsable du département France à Access Bank.

La diplomatie économique renforcée

Olivier Becht est le troisième représentant français en visite au Nigeria depuis l’arrivée au pouvoir du président Ahmed Bola Tinubu en mai. Cette visite suit de près celle de Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, à Abuja, la capitale politique, le 3 novembre.

La veille de son départ, Olivier Becht avait affirmé à l’AFP que « contrairement à ce que véhiculent certains médias, et notamment les réseaux sociaux, la France n’est absolument pas chassée d’Afrique et nous ne sommes pas du tout en déclin ». Alors que l’armée française a été contrainte de se retirer du Niger, du Mali et du Burkina Faso, Paris veut conforter sa présence en Afrique grâce à son poids économique et contrer l’influence de la Chine et de la Russie sur le continent.

lepoint

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