Après le report du 16 février dernier pour des raisons logistiques, les 84 millions d’électeurs nigérians sont passés dans les isoloirs ce samedi 23 février 2019 pour départager près de 72 candidats en lice pour la magistrature suprême des 13 États de la République fédérale du Nigeria. Sur les 84 millions, seulement 72 millions d’électeurs avaient retiré leurs cartes d’électeurs le jour du scrutin. C’était un scrutin pour choisir à la fois le président, les sénateurs et les députés.
Le matin de bonne heure, toutes les équipes électorales ainsi que les forces de l’ordre et de sécurité étaient déjà à pied d’œuvre dans la plupart des centres de vote du pays. Mais, cela n’a pas empêché le retard dans le déroulement du scrutin dans la grande majorité des 120 000 bureaux de vote que compose le Nigeria. C’est précisément vers 9 heures, heure locale, que certains bureaux de vote ont pu véritablement commencer le vote. Les électeurs motivés par le désir d’apporter un changement à la situation concernant l’emploi des jeunes et la régularisation du salaire minimum dans le pays étaient tous impatients d’accomplir ce devoir comme ce jeune électeur Samuel Oluwole, interrogé par RFI : « Je suis très heureux d’être présent pour voter, déclare-t-il, c’est très important. J’espère que le prochain président va améliorer la situation des jeunes, leur créer des emplois et appliquer la loi instaurant le salaire minimum » et cet autre électeur Tolu, un homme d’une soixantaine d’années, observant scrupuleusement après sa sortie de l’isoloir : « Je ne suis pas perdu, dit-il, je vérifie les inscriptions sur les urnes pour éviter de me tromper. Il y a une urne pour la présidentielle, une autre pour les sénateurs et une troisième pour les députés ». Par ailleurs, les opérations de vote se sont déroulées dans une atmosphère plutôt calme malgré que des explosions aient été entendues très tôt le matin, le jour même du vote dans la région de Maidouguri au nord-est du Nigeria, selon l’AFP. Par contre, toutes les dispositions étaient prises sur le plan sécuritaire, surtout dans des zones où il y a une forte population électorale, des policiers en armes étaient postés devant chaque unité de vote, mais aussi, une présence de l’armée tout autour d’Abuja. Parmi les 72 candidats pour la course, la véritable bataille se jouait entre les deux principaux favoris qui sont, le président Mahammadu Buhari, candidat à sa propre succession et le candidat du parti de l’opposition PDP, People’s Democratic Party, Atiku Aboubakar. Si le président Buhari a choisi sa ville natale de Daura dans le nord du pays pour accomplir son vote en compagnie de son épouse, son principal adversaire, le candidat du PDP (parti démocratique populaire, en anglais, people’s Democratic Party) , a quant à lui accompli son devoir civique vers 11h30, heure locale, dans l’État d’Adamawa plus précisément à Yota. C’est un sentiment de relaxe qui animaient pratiquement les hommes après leur vote, en disant tous, que jusqu’ici tout allait bien, mais le président Buhari n’a pas hésité d’ajouter « … bientôt, je me féliciterai de ma victoire. Je serai le vainqueur », précise RFI.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays