Dans le cadre de la plus grande rencontre cinématographique panafricaine qui a commencé ce samedi 23 février 2019 au Burkina, Ardiouma Soma, délégué général du fespaco, a expliqué sur RFI les grands défis de cette édition spéciale. Organisateur du Festival depuis 31 ans, il estime que les industries cinématographiques africaines doivent être orientées également vers des services de développement du continent.
Le stade municipal de Ouagadougou au Burkina Faso accueille depuis le samedi dernier, la traditionnelle compétition des cinémas africains. Il y a cinquante (50) ans maintenant que chaque année les plus grands cinéastes et réalisateurs de l’Afrique sinon du monde se retrouvent à ce grand rendez-vous artistique pour non seulement mettre en compétition les grandes œuvres des cinéastes africains , mais aussi une occasion à saisir pour les participants de discuter des grandes problématiques qui entravent le bon épanouissement du secteur en Afrique.
Chaque année, le Burkina Faso invite en honneur un pays en respect à sa tradition en la matière. Cette année, c’est le Rwanda du président Paul Kagamé qui est à l’honneur. Une invitation qui est faite non pas à cause de la place qu’occupe le pays invité dans l’industrie cinématographique, car il y a eu des pays à fortes potentialités cinématographiques comme l’Égypte et le Sénégal où il existe de vraies politiques de cinéma, mais au contraire pour permettre au pays invité d’être sur le créneau devant les professionnels du cinéma. Car, selon le délégué général, il y’a des pays où l’industrie cinématographique est en construction, et quand il y a cette volonté de la développer, le rôle du fespaco serait alors d’encourager ces initiatives. Aussi, il y a des talents dans certains pays, mais pas suffisamment de structures pour les soutenir d’où l’intervention du fespaco pour mettre en lumière ces pays. Particulièrement pour cette édition, monsieur Soma dira que les invitations ont été spécifiquement données à l’ensemble des professionnels du cinéma dans le but de réfléchir sur l’avenir même du cinéma panafricain. Ensuite, se servir de cette richesse cinématographique que disposent l’Afrique et sa diaspora pour nourrir la création et la production actuelle et future du continent. Selon lui, après ces cinémas de combat pour les luttes de libération des différents pays africains et des cinémas de combat pour la diversité des cultures, le besoin actuel de l’Afrique es de chercher des perspectives pour que les industries cinématographiques soient au service du développement économique de l’Afrique.
À croire le délégué général du festival, ses plus grands souvenirs après 31 ans d’organisation de ce festival sont certainement les rencontres avec le grand cinéaste Sembène Ousmane, celui dont les visions pour le cinéma africain étaient sans limites jusqu’à sa mort en 1987. Mais, il a tenu par contre à rappeler que tous les cinéastes présents, dont les films ont été retenus dans la compétition ou dans les sections sont pour lui de grandes personnalités, donc des stars de cinéma qui ont tous un grand rôle dans l’épanouissement du cinéma africain. C’est 160 films qui sont en compétition cette année, dont 20 films de 16 pays africains, pour la plus haute distinction du festival panafricain du cinéma, l’étalon d’or de Yennenga.
Concernant l’insécurité qui est l’enjeu important de cette édition à cause des attaques et des actes terroristes récurrents dans certaines régions, le délégué général dira aux festivaliers de se rassurer et que toutes les dispositions sont prises en amont pour que se déroule en plus grande sécurité cette édition du Fespaco 2019. Il finira par exhorter les festivaliers à faciliter les travaux des agents de sécurité en cohabitant et en amenant des sacs moins gros.
Il faut rappeler que deux Maliens font partie de la course. Et le film ‘’Yakomo’’ est parmi les favoris.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays