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Le mystère du siècle : L’état dépense 1873 milliards sans pouvoir donner de justifications

Le Groupe de Suivi Budgétaire (GSB), association dédiée au suivi des finances publiques et à la promotion de la bonne gouvernance, a initié une étude d’évaluation de la conférence des donateurs pour le développement du Mali, tenue à Bruxelles le 15 mai 2013.

Le rapport d’évaluation a été publié le mercredi 18 mars 2015 au siège du GSB, à l’Hippodrome, Bamako. Dramane Lassana Traoré, présentant le rapport, a révélé la situation des aides financières promises par les bailleurs de fonds au Mali.

 Fonds promis

 Il ressort du rapport que le gouvernement malien, pour obtenir des financements, avait soumis aux bailleurs de fonds réunis à Bruxelles un document intitulé « Programme de Relance Economique Durable » (PRED).Dans leur volonté de soutenir notre pays plongé dans la guerre et les convulsions politiques, de nombreux partenaires techniques et financiers ont donné des promesses d’aides financières. Courant 2014, la longue liste des partenaires a atteint 29.

A la date dui 31 décembre 2014, la situation finale des fonds promis par l’ensemble des 29 partenaires techniques et financiers se présente comme suit :

– le montant total des aides financières promises s’élève à 2.994 milliards de FCFA ;

– pour obtenir ces fonds promis, le Mali devait personnellement payer et a effectivement payé 1.873 milliards de FCFA, sauf qu’à ce jour, le gouvernement malien n’arrive pas à dire à quoi ni comment ont été dépensés ces 1 873 milliards;

– quant aux bailleurs de fonds internationaux, ils ont effectivement payé 1.411 milliards;

– Sur cette somme, 35% seulement (soit 650 milliards) ont été versés au trésor public malien; le reste (environ 800 milliards) a été remis, non pas au trésor public malien, mais à des bailleurs multilatéraux comme le  PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), la MINUSMA (Mission Multidimensionnelle de l’ONU pour la Stabilisation du Mali) et l’Union Européenne.

 

Questions troublantes

Ce qui étonne dans l’affaire, c’est que le Mali ne puisse pas justifier les 1.873 milliards de FCFA qu’il a débloqués entre 2013 et 2014. Ce montant équivaut au budget d’une année entière mais a été dépensé hors de tout circuit budgétaire. A quoi a-t-il servi ? Qui l’a dépensé ? De quelle manière ? Y a-t-il eu visa du contrôle financier ? En contrepartie des dépenses, qu’est-ce que le Mali a acquis ? Sous quel régime ? Pourquoi les bailleurs de fonds ne demandent-ils pas compte de ces énormes dépenses ?

Autre bizarrerie: les bailleurs ont jugé bon de ne pas laisser au Mali la liberté de dépenser les fonds débloqués par eux à son profit. Ainsi, sur les 1411 milliards débloqués par les bailleurs, plus de la moitié (800 milliards de FCFA) a transité par des institutions de développement internationales comme le PNUD.

Le cas de la MINUSMA est encore plus étonnant. On croyait que cette force onusienne de maintien de la paix venait porter, sur fonds onusiens, aide et assistance à un pays membre. On se rend compte qu’elle vient, en réalité se sucrer en mettant ses lourdes dépenses sur le dos du Mali. Tant qu’à faire, pourquoi les groupes armés du nord et leurs soutiens extérieurs ne contribueraient-ils pas aux dépenses de la MINUSMA  qui, en principe, se tient à égale distance d’eux et du Mali ?

 

Abdoulaye Koné

 

Source: Procès Verbal

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